Canicule : la Mer de Glace en proie à une fonte accélérée et alarmante selon les scientifiques
Le retour des fortes chaleurs de ce mois d'août atteint même les plus hauts sommets de l'hexagone, comme les massifs alpins où la Mer de Glace, plus grand glacier de France, recule à un rythme alarmant.
Alors que les océans étouffent, les plus hauts sommets connaissent un dégel étourdissant. Avec le retour de températures caniculaires depuis plusieurs jours, le thermomètre ne descend plus au-dessous de zéro sur certains points culminants. Plus affolant encore, la météo est même par endroit 15 degrés plus chaude que la normale, de quoi inquiéter les chercheurs.
Ces relevés, bien qu'exceptionnels, ont tendance à se multiplier ces dernières années avec le changement climatique. Déjà fin juin, la température au sommet du Mont Blanc avait dépassé les 0 °C plusieurs jours de suite. En juin 2022, un record absolu avait été fixé : 10,4 °C.
« Plus de 10 centimètres de recul en une journée »
« Au niveau de la Mer de Glace, on peut avoir, sur des journées comme les 12 ou 13 août 2025 (ndlr), plus de dix centimètres de pertes », en raison de la vague de chaleur qui sévit, explique Ludovic Ravanel, géomorphologue et directeur de recherche au CNRS, invité sur France Info.
Plus grand glacier de France
Étendue sur près de 7 kilomètres de long, 200m de profondeur et d'une superficie de 40 km2, la Mer de Glace forme le plus grand glacier de France. Située sur le versant Nord du Mont-Blanc, elle attire chaque années de nombreux visiteurs venus explorer la vallée de Chamonix.
Avec les grosses chaleurs, le massif du Mont-Blanc souffre, particulièrement la Mer de glace
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Depuis 1850, la Mer de Glace a reculé de près de trois kilomètres, avec un retrait annuel de 30 à 40 mètres ces dernières années, un phénomène aujourd'hui encore accéléré par le réchauffement climatique.
"Il est vraisemblable qu'il reste très peu de glaciers dans les Alpes"
« Quand on commence par une période très, très chaude, la couverture neigeuse fond et la période de fonte des glaciers démarre très tôt », poursuit Ludovic Ravanel qui craint que d'ici 2050, les glaciers aient déjà bien reculé par rapport à la situation actuelle. « Passé un certain point, il n’y a plus de neige de surface et la glace, plus sombre, se retrouve exposée aux rayonnements solaires et fond plus rapidement. »
Des conséquences colossales
Au-delà de l'impact sur les zones de haute montagne, la fonte accélérée des glaciers, notamment de la Mer de Glace, aura des conséquences énormes, notamment une baisse du niveau d'eau douce en montagne, des risques d'éboulement et une contribution à la montée du niveau des océans.
Références de l'article :
France Info, Canicule : la mer de Glace, dans les Alpes, perd "plus de dix centimètres par jour", alerte un spécialiste du Mont-Blanc.
Huffington Post, Canicule : la Mer de Glace fond très vite avec les températures positives au sommet du Mont Blanc.
L'Odyssée de la Terre, Mer de Glace Avant Après : un glacier en régression.