Blocage anticyclonique sur la France : faut-il s’en inquiéter ?

Le passage au mois de février s’est caractérisé par l’installation de conditions anticycloniques durables. Aucune véritable dégradation n’étant entrevue ces prochaines semaines, doit-on (déjà) s’en inquiéter ?

Les jours se suivent et se ressemblent avec un temps très sec. Doit-on s'inquiéter de l'absence de précipitations en cette fin d'hiver ?
Les jours se suivent et se ressemblent avec un temps très sec. Doit-on s'inquiéter de l'absence de précipitations en cette fin d'hiver ?

D’un extrême à l’autre… Alors que les deux premiers mois de l’hiver ont été marqués par des précipitations supérieures à la normale, mettant progressivement fin à l’exceptionnelle sécheresse de 2022, la situation s’est brutalement inversée avec l’arrivée du mois de février. Exit les dépressions atlantiques, place désormais aux hautes pressions ! Avec une véritable barrière anticyclonique s’étirant des Açores jusqu’à l’Europe centrale, les pressions sont le plus souvent supérieures à 1030 hPa en France. Ainsi, le temps est généralement sec et ce n’est pas près de changer !

Selon les derniers scénarios, les hautes pressions pourraient nous accompagner une bonne partie du mois. Il faudrait en effet patienter jusqu’aux derniers jours de février pour voir le flux océanique revenir…

Pas de précipitations = pas de neige en montagne

Commençons par les bonnes nouvelles générées par ces conditions anticycloniques durables ! En effet, ce temps sec s’accompagne désormais d’un ciel le plus souvent dégagé, permettant ainsi au soleil d’apporter une lumière particulièrement bienvenue. Alors que seules les régions méditerranéennes étaient favorisées en janvier, tout le monde peut aujourd’hui en profiter ! Ce soleil permet également à l’atmosphère de se réchauffer sensiblement en cours de journée, de quoi faire quelques économies de chauffage en ces temps où les prix de l’énergie flambent. En dehors de cela, les conséquences de ces hautes pressions sont plutôt négatives.

Et c’est notamment le cas en montagne. Car s’il est plus agréable de skier sous le soleil, une absence prolongée de chutes de neige ne va pas permettre aux stations de conserver un manteau neigeux de bonne qualité et ce, même si les enneigeurs vont pouvoir tourner la nuit grâce à des températures suffisamment basses. Pour l’heure, l’inquiétude n’est pas vraiment de mise grâce aux flocons tombés en quantité au cours de la deuxième quinzaine de janvier avec un enneigement dans les normes voire supérieur à la normale en ce début des vacances d’hiver. A surveiller au cours des prochaines semaines car la fin de saison pourrait s’avérer plus délicate pour les domaines de basse et de moyenne altitude

Déjà le spectre de la sécheresse ?

Qui dit aussi absence de pluies, dit manque d’humidité pour les sols. Alors que la sécheresse vient à peine de se terminer après plusieurs mois de déficits pluviométriques, voilà que ce spectre pourrait rapidement réapparaître.Actuellement, seul un département a maintenu des arrêtés de restrictions d’usages de l’eau, il s’agit des Pyrénées-Orientales. Mais la météo est parfois bien faite : en ce milieu de semaine, les précipitations affectent principalement ce secteur, ce qui va permettre de faire remonter le niveau des nappes phréatiques du Roussillon.

D'ici la mi-février, les précipitations seront quasi-nulles en France (modèle GFS).
D'ici la mi-février, les précipitations seront quasi-nulles en France (modèle GFS).

Pas d’inquiétude à court terme mais gare à une absence prolongée de pluies. En effet, selon le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), le niveau des nappes phréatiques est autour de la moyenne uniquement dans le nord-ouest, près des Pyrénées et sur le flanc est. Ailleurs, en revanche, les niveaux sont modérément bas voire bas.

Ainsi, il va falloir de pluies régulières en sortie d’hiver ou au début du printemps pour éviter que des sécheresses agricole et hydrologique ne s’installent. La première devient d’actualité lorsque l'humidité des sols est trop faible pour les cultures or celles-ci vont en avoir besoin rapidement pour se développer avec des températures plus élevées et un soleil plus fort, soit dès le début du printemps… À suivre !

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