Arctique : la fonte de la glace de mer ralentit depuis 20 ans, un répit temporaire selon les scientifiques
La fonte de la glace de mer en Arctique a ralenti de manière exceptionnelle ces 20 dernières années selon une nouvelle étude scientifique. Ce ralentissement dû à un phénomène naturel ne devrait pas durer face au changement climatique.

Surprise chez les scientifiques : la glace de mer de l'Arctique ne fond pas aussi vite qu'attendu, et ce malgré le changement climatique lié à l'activité humaine. Cette découverte, révélée par une étude publiée début août dans la revue Geophysical Research Letters, arrive alors que la planète connait des vagues de chaleur record et que les émissions de gaz à effet de serre se poursuivent.
Un déclin observé depuis 1979
L'étude s'est appuyée sur des données collectées depuis les premières mesures satellitaires remontant à 1979, et jusqu'à aujourd'hui. En prenant le mois de septembre comme point de repère, période où la glace a sa plus petite superficie annuelle, on note que le déclin était de 0,35 million de kilomètres carrés en 2005 et de 0,29 million de kilomètres carrés en 2024.
Par rapport à la fonte moyenne observée depuis 1979, qui est de 0,78 à 0,79 million de kilomètres carrés par décennie, les deux dernières décennies présentent un ralentissement de 55 à 63 %.
On sait par ailleurs que l'épaisseur de la banquise s'amenuise, et que même si la superficie diminue moins vite, le volume lui continue de baisser. Les données collectées depuis 2010 évoquent une baisse de 6 millimètres par an.
Un ralentissement lié à un phénomène naturel
Selon les auteurs de l'étude, ce ralentissement temporaire pourrait se poursuivre encore cinq à dix ans. Mais ce n'est pas nécessairement une bonne nouvelle car ce phénomène d'accalmie n'est pas voué à durer éternellement. Une fois passé, il est très probable qu'il soit suivi d'une accélération de la fonte de la banquise, d'après les modélisations et les estimations.

Il semble que la variabilité climatique "interne", soit les variations naturelles du climat, aient joué un rôle important en compensant en partie les effets du réchauffement accéléré par l'activité humaine.
En revanche, rien de prouve pour le moment que ces périodes d'accalmie soit liées à un quelconque effort humain. Ces phases sont mêmes répétitives et ne seraient donc pas si rares.
Aubaine pour les climatosceptiques ?
Ces résultats pourraient-ils alimenter le scepticisme face au réchauffement climatique ? Les scientifiques mettent en garde, comme Andrew Shepherd, professeur à l'université de Northumbria, qui répondait à nos confrères du Guardian : « Le changement climatique est incontestablement réel, d'origine humaine, et continue de représenter de graves menaces. »
Références de l'article :
Géo, La fonte des glaces de mer a ralenti en Arctique, mais le changement climatique est toujours là
Geophysical Research Letters, Minimal Arctic Sea Ice Loss in the Last 20 Years, Consistent With Internal Climate Variability
The Guardian, Dramatic slowdown in melting of Arctic sea ice surprises scientists