Les vieux arbres, plus efficaces que les nouvelles plantations pour préserver l'environnement, selon les scientifiques

La plantation d'arbres est un réel atout climatique. Mais planter des arbres ne suffit pas ! Il faut choisir les bonnes espèces, les planter au bon endroit et surtout, préserver celles déjà existantes. Ce qui n’est pas toujours le cas. Les experts alertent.

Les arbres, un atout de taille pour la lutte contre le dérèglement climatique
Les arbres, un atout de taille pour la lutte contre le dérèglement climatique

Les arbres d’ombrage. Ces derniers jouent un rôle crucial : ils aident à la lutte contre le dérèglement climatique. Il s’agit plus précisément des arbres d’ombrage des plantations de café. Aujourd’hui, ces plantations représentent plus de 10 millions d’hectares. De plus, elles sont capables de stocker en moyenne 482 millions de tonnes de carbone. Mais une étude récente, faite par le Smithsonian Tropical Research Institute (STRI), le Smithsonian’s National Zoo and Conservation Biology Institute (NZCBI) et le Cirad, s’inquiète de leur survie.

Les anciens arbres, plus efficaces que les nouveaux pour capter le carbone

En effet, de nouveaux arbres “menacent” malgré eux. Les agriculteurs sont encouragés à créer de nouvelles plantations, dans le but d’intercepter plus de carbone. Problème : quid des arbres matures, déjà existants ? Malheureusement, leur conservation n’est plus la priorité. Seulement voilà, si les jeunes arbres respectent les crédits carbones, ils n’en restent pas moins moins efficaces que les vieux arbres, qui eux, sont capables de stocker bien plus de carbone. Les experts déplorent de telles pratiques.

Il faut une plus grande diversité d’arbres pour préserver la faune et la flore

Pour mener leur étude, les scientifiques ont utilisé les données de 67 autres travaux, tous effectués dans des régions caféières. Dans le monde, les plus notables se trouvent au Brésil, au Vietnam ou encore, en Ethiopie. Les chercheurs Damien Beillouin et Rémi Cardinael font part de leurs informations. « Nous avons appliqué ces mesures aux données mondiales sur la production de café, qui montrent que 41 % des cultures se font en plein soleil, 35 % avec un minimum d’ombre et 24 % sous un couvert arboré diversifié ».

Les anciennes plantations ont un fort taux de captation de carbone, tandis que les nouvelles ne captent que 82 à 87 millions de tonnes en plus. Les scientifiques sont formels et ont d’ailleurs publié une étude dans Communications Earth & Environment : ces arbres d’ombrage ont un rôle bien plus essentiel pour l’environnement que les programmes de reboisement.

Le Nicaragua aussi possède ses propres plantations
Le Nicaragua aussi possède ses propres plantations

Ruth Bennett est l’autrice principale de l’étude et écologue au NZCBI. Pour la scientifique, le rapport bénéfice-risque entre l’abattage d’arbres anciens et la plantation de nouveaux se révèle mauvais. « Abattre des arbres d’ombrage dans les caféières agroforestières émettrait deux fois plus de carbone que ce qui pourrait être stocké en plantant des arbres dans des monocultures de café », affirme-t-elle. Mais ce n’est pas le seul problème que les experts pointent du doigt.

En effet, le manque de diversité des arbres peut également se révéler être un véritable inconvénient pour la faune et la flore, comme l’explique une autre autrice de l’étude, Emily Pappo. « Il ne suffit pas de planter beaucoup d’arbres. Il faut planter les bons arbres, diversifiés, adaptés aux écosystèmes. »

Références de l’article :

Quels arbres pour lutter contre le réchauffement climatique ?

Les arbres d’ombrage des caféières, un atout climatique sous-estimé