Notre corps peut-il supporter les trop fortes températures ? Pas si sûr, selon les scientifiques
Des chercheurs canadiens redéfinissent les limites de notre corps, concernant les températures extrêmes. C’est à travers une nouvelle étude qu’ils affirment que la tolérance à la chaleur de notre corps est bien moins élevée que l’on pensait. Des résultats particulièrement inquiétants dans un contexte de crise climatique.

Coup de chaud. Vous pensiez que votre corps était capable de supporter un certain degré de chaleur ? Il n’en est rien ! En vérité, des chercheurs canadiens ont mis en lumière une récente étude qui prouve le contraire : la capacité de notre corps à accepter de trop fortes chaleurs n’est pas si élevée que cela. Grâce à un test, ils expliquent que notre organisme ne peut plus, à partir d’un certain point, maintenir une température interne stable.
Remise en cause des premières données
L’année dernière, plusieurs pays ont subi des températures extrêmes et les 50°C ont été franchis, selon l’Organisation des Nations Unies. Et ce n’est pas la première fois ! Maroc, Chine ou encore États-Unis, les experts tirent la sonnette d’alarme. Robert Meade et Glen Kenny, scientifiques canadiens, ont travaillé avec l’Unité de recherche sur la physiologie environnementale et humaine (HEPRU) de l’Université d’Ottawa.
Pour eux, la température du corps est très importante, comme l’affirme Glen Kenny
“C’est important de maintenir un système stable parce que toute notre physiologie est basée sur le contrôle de la température”, explique le scientifique. L’image est particulièrement parlante. Mais le problème, c’est que plusieurs endroits sur la planète affichent déjà des températures qui devraient être intolérables pour l’humain. Et avec le réchauffement climatique, cela va aller de mal en pis.
Pour ce test, douze participants ont été placés dans une pièce, avec une température contrôlée. Pendant 9 heures, ils sont exposés à différentes températures et taux d’humidité au repos. L’intérêt était de faire revenir les participants le lendemain, en les exposant à des températures extrêmes, situées au-dessus de la limite. Ils se sont ainsi retrouvés dans une pièce à 42°C, avec un taux de 57% d’humidité. La température corporelle des candidats a augmenté sans arrêt.

“Bon nombre d’entre eux n’ont pas pu terminer l’exposition de 9 heures”, explique Glen Kenny. C’est ainsi que la limite de la thermorégulation a été redéfinie. Jusqu’à présent, on pensait que le corps pouvait accepter une température de 35 °C avec une humidité de 100 %. Ou alors, une température de 46 °C avec 50 % d’humidité. En réalité, il semblerait que notre corps ne puisse pas aller au-delà d’une température comprise entre 26 °C et 31 °C au thermomètre humide.
Face à ces chiffres inquiétants dans un contexte de crise climatique, l'objectif de cette recherche est clair : mettre en place un dispositif efficace pour aider les populations jugées plus à risque, à l’image des personnes âgées ou des plus jeunes. Les seuils de tolérance varient effectivement en fonction des différentes populations et de la période de l’année. Glenn Kenny précise qu’“en intégrant les données physiologiques aux modèles climatiques, nous espérons mieux prédire les problèmes de santé dus à la chaleur, ce qui nous permettra de mieux intervenir auprès des plus vulnérables.”
Référence de l’article :
Notre tolérance à la chaleur est moins grande qu’on le pensait