Et s'il fallait arrêter de faire des enfants pour sauver la planète ?

Des femmes et des hommes choisissent de ne pas faire d'enfant pour des raisons climatiques et environnementales : ne pas contribuer à la surpopulation et donc à l'épuisement des ressources naturelles de la Terre. Mais est-ce une solution réellement efficace ? Explications...

Surpopulation mondiale
L'ONU prévoit plus de 11 milliards d'êtres humains dans le monde en 2100. Renoncer à enfanter fait économiser 58 tonnes de CO2 par personne et par an. Peut-on sauver la planète en freinant la croissance démographique ?

Si nous vivions tous comme aux États-Unis, il faudrait les ressources de 4 planètes Terre pour subvenir aux besoins de la population mondiale. Ne pas avoir d'enfant ou en faire moins serait LA bonne action pour réduire notre empreinte carbone. Selon des chercheurs de l'Université de Lund en Suède, cela permettrait d'économiser 58 tonnes de CO2 par personne et par an. Des femmes et des hommes ont fait ce choix radical : celui de ne pas faire d'enfant.

On les appelle les GINKS pour : "Green Inclination, No Kids", traduisez par : "Engagement vert, pas d'enfant". À l'origine de cette conviction : la journaliste et essayiste Lisa Hymas qui s'est longtemps penchée sur les questions climatiques et a, elle aussi, renoncé à enfanter. Quels sont les arguments des GINKS ? Et surtout, est-ce une solution réellement efficace pour sauver notre planète ?

Un choix radical soutenu par des personnalités militantes

C'est le choix qu'a fait l'ancienne pilote automobile et militante environnementale Leilani Münter car elle estime que "le monde sera meilleur s'il est moins peuplé". Le prince Harry et Meghan Markle avaient aussi annoncé dans les médias leur souhait de ne faire qu'un ou deux enfants maximum pour limiter l'impact sur l'environnement. Renoncer à faire un enfant ferait économiser l'équivalent de 620 allers-retours Paris - New-York !

En effet, chaque être humain consomme des ressources et participe à l'émission de CO2. À titre comparatif : ne pas faire d'enfant permet d'économiser 58 tonnes de CO2 par personne et par an contre 2,4 tonnes lorsque l'on renonce à la voiture, et - de 0,2 tonne lorsque l'on change ses ampoules. Des économies liées notamment aux kilos de couches, de nourriture, lessive et aux autres ressources que cet enfant dépensera à sa vie adulte.

Autre argument avancé par les GINKS : quelle planète laisser à ces enfants ? Une planète-poubelle et sans ressources ? En effet, depuis le 22 août dernier, nous avons déjà épuisé toutes les ressources que la planète peut produire en une seule année. En 2020, il nous faudrait l'équivalent de 1,8 Terre pour subvenir aux besoin de la population. Alors, imaginez si nous étions encore plus nombreux sur Terre ?

11,2 milliards d'êtres humains en 2100 :

L'accroissement de la population a bien un impact sur la planète. En 1800, la population mondiale était de 1 milliard, en 2020 nous sommes plus de 7 milliards dans le monde et selon les dernières prévisions de l'ONU, à la fin du XXIème siècle nous serons près de 11,2 milliards d'êtres humains. En deux siècles, les émissions de gaz à effet de serre ont explosé. Ce n'est pas tant la démographie mondiale qui pose problème ce sont aussi les industries polluantes.

En effet, la démographie des pays industrialisés a beaucoup plus d'impact. Selon l’illustratrice et militante écologique Muriel Douru : "un enfant français produit l'équivalent en terme de déchet de 15 enfants camerounais". Le démographe et directeur de l'EHESS, Hervé Le Bras explique que dans ces pays développés "la fécondité a été remplacée par la consommation". Au Brésil, le taux de natalité a baissé mais le taux de PIB a été multiplié par 4 au cours des 40 dernières années.

Ne pas faire d'enfant a certes un impact positif sur l'environnement mais selon les chercheurs, ce n'est pas cette unique solution qui permettrait de sauver la planète. Pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique, il faut dans le même temps freiner la croissance démographique mondiale et agir concrètement pour changer de mode de vie et de modèle économique : consommer moins de viande, favoriser les énergies vertes...

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