Comment est apparue l'eau sur Terre ? Une nouvelle étude chamboule les précédentes théories !
Et si les impacts de comètes et d'astéroïdes n'étaient pas responsables de l'apparition de l'eau sur la surface de notre planète ? Une récente étude nuance fortement cette théorie.

La façon dont l'eau est apparue sur Terre est encore aujourd'hui beaucoup débattue par les scientifiques, même si la majorité considère que l'hydrogène essentiel à la formation des molécules d'eau aurait été apportée par des astéroïdes. Néanmoins, une nouvelle étude réalisée à l'Université d'Oxford pourrait bien chambouler les précédentes théories.
La réponse vient d'une ... météorite ?
Comme évoqué précédemment, la théorie majoritaire retenue dans la communauté scientifique sur l'apparition de l'eau sur notre planète était que celle-ci (ou du moins l'hydrogène) avait été apportée sur Terre par des impacts répétés d'astéroïdes et de comètes provenant de l’extérieur du système solaire, dans les cent premiers millions d’années après sa formation.
Ceux-ci sont arrivés à cette conclusion en analysant une chondrite à enstatite, un classe de météorite particulièrement rare, récoltée en Antarctique. Ces météorites sont considérées comme représentatives du matériel primordial ayant formé la Terre par accrétion et ont ainsi une composition similaire à celle de la Terre lors de sa formation il y a 4,53 milliards d'années.
Or, en analysant l'échantillon de chondrite à enstatite via une technique d'analyse élémentaire appelée spectroscopie XANES (X-Ray Absorption Near Edge Structure) au synchrotron Diamond Light Source de Harwell, dans l'Oxfordshire, les chercheurs ont découvert que ce type de météorite contenait bien plus d'hydrogène qu'on ne le pensait.
L'eau vient donc seulement de la Terre ?
La présence d'hydrogène dans ce type de météorite rare avait déjà été démontrée par une précédente étude française. Néanmoins, les chercheurs d'Oxford sont allés plus loin en projetant des rayons X sur celle-ci afin de rechercher des composés soufrés, composés que les chercheurs supposaient qu'ils pouvaient être responsables de la présence de grandes quantités d'hydrogène.
Lors de l'étude française, les scientifiques s'étaient en fait concentrés sur les parties non cristallines des chondres, où de l'hydrogène avait déjà été détecté, mais l'analyse des chercheurs d'Oxford a révélé que la quantité d'hydrogène dans la matrice du matériaux situé à l'extérieur d'une des chondres était au final 5 fois supérieure à celle des sections non cristallines. En d'autres termes, ce type de météorite contient bien plus d'hydrogène que ce que pensaient les scientifiques.
EARTH MAY HAVE FORMED WITH WATER NO ASTEROIDS REQUIRED
— Mario Nawfal (@MarioNawfal) April 18, 2025
A new study flips the script on how water got to Earth.
Using a particle accelerator and XANES spectroscopy, scientists analyzed a 4.6-billion-year-old enstatite chondrite a rare meteorite chemically similar to early pic.twitter.com/9jDIhJBT7a
La composition de la Terre primitive étant très similaire à celle de ces météorites, les chercheurs en ont conclu que d'importantes réserves en hydrogène étaient déjà présentes sur notre planète avant l'apport en hydrogène des impacts d'astéroïdes et de comètes. Ainsi, l'eau serait au final bien native de la Terre, un résultat naturel de la composition de notre planète.
Cette découverte ouvre maintenant la voie à d'autres recherches. Par exemple, celle-ci pourra aider à mieux comprendre comment la Terre est devenue ce qu'elle est aujourd'hui, ce qui pourrait également améliorer nos critères dans la recherche de la vie en dehors de la Terre, l'eau étant un composé essentiel à la création de conditions favorables à l'émergence de la vie.
Référence de l'article :
Une nouvelle étude bouleverse les théories sur l'apparition de l'eau sur Terre, Geo.fr (1704/2025), Esther Buitekant