Vers une sécheresse et une chaleur inévitables en France cet été ?

Alors que le printemps a officiellement débuté dimanche dernier sur le calendrier, faisons le point sur les risques liés à la chaleur et à la sécheresse ces prochains mois. Selon les éléments en notre possession, ces phénomènes s’annoncent inévitables cet été. Explications.

Les paysages pourraient bien revêtir rapidement leur couleur dorée, synonyme de sols secs et de végétation assoiffée.
Les paysages pourraient bien revêtir rapidement leur couleur dorée, synonyme de sols secs et de végétation assoiffée.

Chaque année à la sortie de l’hiver, le spectre d’un été chaud et sec ne met pas longtemps à apparaître. 2022 ne déroge pas à cette règle avec des signes d’inquiétude encore plus précoces en raison d’un début d’année sec dans de nombreuses régions. Outre des signaux concrets déjà observés dans de nombreuses régions, les conditions météo des prochaines semaines seront déterminantes pour tenter de mettre un frein à l’installation de la sécheresse or, les prévisions ne sont guère optimistes…

Un hiver déjà plus sec que la normale

Si l’hiver astronomique ou calendaire a pris fin le week-end dernier, la saison météorologique s’est, elle, achevée le 28 février. Ainsi, sur le trimestre décembre-janvier-février, les précipitations ont été déficitaires de plus de 10 % de la Normandie et de la Bretagne au nord de la Nouvelle-Aquitaine ainsi que sur l’Alsace et la Lorraine et de plus de 30 % dans les régions méditerranéennes. Pendant ce temps, l’ensoleillement a été excédentaire de plus de 10 % sur une grande partie du pays.

D'ici la fin du mois, la France sera protégée par une bulle anticyclonique, empêchant les précipitations de concerner notre pays.
D'ici la fin du mois, la France sera protégée par une bulle anticyclonique, empêchant les précipitations de concerner notre pays.

Mais surtout, le déficit de pluie s’est considérablement accentué en février, dépassant les 30 % à l’échelle nationale et même 50 % des Pyrénées au Nord-Ouest et de l’Auvergne à la région PACA et près de 100 % dans le sud-est. Conséquence directe, le niveau des nappes phréatiques est bas à modérément bas à la sortie de l’hiver dans une large moitié ouest, de l’Alsace au val de Saône et en Méditerranée. Selon le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), la recharge au cours de l’hiver a été limitée, ce qui a engendré une dégradation de la situation durant le mois de février.

De plus, 80 % des cours d'eau français affichaient des débits inférieurs à la normale au 1er mars. Le manque de pluie constaté ces 3 dernières semaines n’arrange rien et vient même accentuer cette situation, notamment entre l’Ille-et-Vilaine et le Poitou, en passant par la Vendée et l’Anjou mais aussi près des Pyrénées, en Auvergne et de la Provence-Côte d’Azur jusqu’à la Corse. Et ce ne sont pas les rares précipitations attendues durant les derniers jours du mois qui devraient changer la donne.

Des tendances saisonnières peu optimistes

Après un hiver et un début de printemps plus doux et plus secs que la normale, se dirige-t-on vers un été inévitablement à risques ? La réponse est oui au regard des dernières tendances saisonnières avec des prochains mois marqués par la récurrence de zones de hautes pressions synonymes de temps souvent sec et ensoleillé. D’abord, le mois d’avril pourrait être dominé par un anticyclone sur le nord de l’Europe, apportant alors un temps sec mais aussi un peu frais, en particulier le matin. Dans ces conditions, gare aux gelées tardives qui pourraient s’avérer préjudiciables pour les cultures.

Ensuite, un temps durablement sec semble se confirmer pour les mois de juin, juillet et août après une période plus orageuse en mai même si les pluies seront dans ces conditions irrégulières et disparates. En conclusion, au regard de la situation actuelle et avec des prévisions somme toute assez inquiétantes, une situation de sécheresse avec des épisodes de chaleur semble inévitable cet été. À confirmer ces prochaines semaines…

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