Retour du froid : le "Moscou-Paris" va-t-il vraiment toucher la France la semaine prochaine ?

Aux alentours de Noël, la circulation atmosphérique devrait totalement s'inverser sur l'Europe, avec l'orientation du flux à l'Est. Le froid devrait s'installer jusqu'en France : faut-il pour autant parler de "Moscou-Paris" ? De quoi s'agit-il ?
La tendance est désormais lourde, et assez fiable : le froid va certainement s'installer sur la France à partir de Noël. Reste à savoir avec quelle durée, et avec quelle intensité. Certains modèles météo et certains médias annoncent déjà l'arrivée du célèbre "Moscou-Paris" sur notre pays, dont rien que le nom nous fait déjà grelotter.

En évoquant une ville russe, notre inconscient nous renvoie forcément à la neige en plaine, au gel permanent et aux températures glaciales, avec une bise vivifiante accentuant l'impression de froid. Faut-il vraiment s'attendre à de telles conditions météo à partir du 25 décembre ? Comment se forme le "Moscou-Paris" ? Peut-on parler de "vague de froid" ?
Une circulation générale inversée
Le "Moscou-Paris", c'est un épisode de froid venu de l'Est, plus exactement une descente d'air froid en provenance directe de Russie, voire de Sibérie dans les cas les plus extrêmes. Un froid vif, sec, qui arrive dans un flux d'Est à Nord-Est. Pour qu'il se mette en place, il faut que des dépressions s'installent entre la Méditerranée et les Balkans, tandis qu'un vaste anticyclone gonfle sur les îles britanniques, la mer du Nord et la Scandinavie.
Dans ces conditions, on assiste alors à une véritable inversion du flux, de la circulation générale : se déplaçant habituellement et majoritairement d'Ouest en Est, les masses d'air et les perturbations circulent d'Est en Ouest avec le "Moscou-Paris". Lorsqu'il touche la France, cela donne souvent des conditions très hivernales, avec un ressenti glacial à cause de la bise, le vent d'Est à Nord-Est.
Si le froid est majoritairement sec, des gouttes froides peuvent s'en mêler, et donner de la neige jusqu'en plaine : c'est à ce moment-là qu'en cas de ciel dégagé la nuit, les températures minimales peuvent descendre très bas, sous les -10°C sur sol enneigé. Cette situation nous a d'ailleurs donné de véritables vagues de froid par le passé, les dernières en date en février 2018 et février 2012.

Qu'en sera-t-il cette fois ? Il est raisonnable de penser que les températures vont repasser nettement en-dessous des normales de saison, dans un flux très probablement orienté à l'Est. Pour la journée du 25 décembre, le gel sera fréquent au réveil, et les températures maximales tourneront sans doute autour de 5°C sur la moitié Nord, de 8°C sur la moitié Sud. Un froid totalement banal et modéré pour la saison, mais une sensation froide accentuée par la bise.
Combien de temps ce froid peut-il durer ? Les réserves d'air froid seront-elles suffisantes en Russie pour arriver intactes jusqu'en France ? S'agira-t-il d'un "Moscou-Paris" ou d'un "Helsinki-Paris", ou d'autre chose ? Des gouttes froides peuvent-elles jouer les troubles fêtes ? Y a-t-il vraiment un risque de vague de froid ? Impossible de le dire pour le moment, tous les scénarios existent, et ceux qui vous donnent des certitudes à 7 jours de l'échéance vous mentent clairement : vous voilà prévenus !