Orages et pluies du printemps : le pays tiré d’affaire face aux incendies et sécheresse de l’été ?

Alors que nous vivons un mois de mai humide voire même très humide, on pourrait croire que les risques de sécheresse et d’incendies pour cet été sont plus faibles que les années précédentes mais il n’en est rien. On vous explique pourquoi le danger existe pour cette saison estivale.

En mai, le parapluie a été l'accessoire indispensable durant de nombreuses journées !
En mai, le parapluie a été l'accessoire indispensable durant de nombreuses journées !

Cela ne vous aura pas échappé : nous vivons actuellement un mois de mai avec des précipitations au rendez-vous, y compris dans les régions méditerranéennes épargnées durant les premiers mois de l’année. Au cours de la première décade, c’est dans la moitié nord où les pluies ont été présentes tandis qu’au cours de la seconde, c’est l’inverse : ce sont les régions méridionales qui ont bénéficié d’une humidité quasi-quotidienne, à tel point que des stations météo ont d’ores et déjà dépassé leur cumul mensuel normal. Dans ces conditions, vous êtes nombreux à penser naturellement que les risques liés à une sécheresse estivale et aux incendies s’annoncent plus faibles que les années précédentes. Et pourtant, la situation n’est pas aussi simple : cette saison estivale (de juin à septembre) s’annonce bien une nouvelle fois à risque.

La sécheresse, une des préoccupations de l’été

Des précipitations quotidiennes en Provence depuis une semaine, des orages parfois diluviens, comme en Corrèze lundi dernier avec plus de 60 mm tombés en moins d’une heure à Tulle mais aussi dans l’Allier avec une centaine de millimètres enregistrés en quelques heures dans le secteur de Vichy… Pas de doute : ce mois de mai renoue avec les précipitations et ce, sur la totalité du territoire. Toutefois, des disparités, comme c’est souvent le cas, sont à signaler. Prenons l’exemple de Perpignan, l’une des villes les plus touchées par la sécheresse actuellement où il n’est tombé que 14 mm depuis le 1er mai malheureusement…

Grâce à ces précipitations, l’indice d’humidité des sols situé en permanence en dessous de la normale depuis le début du printemps météorologique, est repassé au-dessus au cours du mois de mai dans des secteurs tels que la Bretagne, le Cotentin ou le Pays de Caux ainsi que dans des départements tels que les Ardennes, la Meurthe-et-Moselle, les Landes, les Hautes-Pyrénées ou encore le Tarn. Preuve également que la situation s’est améliorée en mai sur le front de la sécheresse : le nombre de départements concernés par des arrêtés de restrictions d’usage de l’eau n’a pas augmenté au cours des trois dernières semaines avec moins d’une vingtaine au total, essentiellement dans le quart sud-est.

Tous les signaux semblent donc être au vert à l’approche des jours les plus longs et statistiquement les plus chauds de l’année et pourtant, la situation n’est pas aussi simple. En effet, les pluies abondantes de ce mois de mai ne seront pas suffisantes pour recharger les nappes d’eau souterraines. Pire encore, les niveaux des nappes sont en baisse par rapport à avril dans certaines régions selon le BRGM, le Bureau de Recherches Géologiques et Minières. C’est notamment le cas vers le Bassin parisien, la vallée du Rhône ou encore le sud-est. Les eaux infiltrées dans les sols à la suite des pluies de mai auront surtout servi à humidifier les sols, au profit de la végétation.

Les pluies continueront d'arroser la moitié sud au cours des dix prochains jours.
Les pluies continueront d'arroser la moitié sud au cours des dix prochains jours.

Plusieurs éléments, comme l’intensité et la quantité des pluies, la couverture végétale, l’activité biologique et les aménagements liés aux activités humaines, peuvent en effet agir sur la capacité du sol à absorber l’eau. Or, à cette période de l’année, la végétation et les cultures ont plus que jamais besoin d’eau. Ce sont elles qui ont essentiellement capter l’eau de pluie tombée en mai et qui n’est donc pas parvenue à gagner les nappes phréatiques dans la plupart des régions.

Vers un fort risque d’incendies dans le sud

Avec des niveaux de nappes phréatiques orientés à la baisse et en prévision d’un trimestre juin-juillet-août annoncé comme plus chaud que la normale et orageux, avec donc des précipitations très irrégulières et inégales, le risque de sécheresse pour cet été s’annonce aussi important que les années précédentes. Autre risque qui concerne les départements du sud-est : il s’agit bien entendu le paramètre des incendies. Alors que les pluies sont restées déficitaires dans ces secteurs ces derniers mois, le risque de feux de forêts et de végétation s’annonce marqué pour toute la saison, et encore plus lors des épisodes de mistral et de tramontane.

D’ailleurs, plusieurs incendies ont déjà éclaté en avril comme en mai. Parmi lesquels, un feu exceptionnellement violent pour la saison avait ravagé plus d’un millier d'hectares dans le secteur de Cerbère (Pyrénées-Orientales) à la mi-avril. Il s’agit de l’incendie le plus intense observé au printemps en France depuis le début des archives, dans les années 1900. Plus que jamais, la vigilance devra donc être de mise sur le front des incendies cet été !

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