Le prochain hiver sera-t-il doux ou rigoureux ? Ce que prédit Météo-France
Entre douceur et incertitude, Météo-France révèle ses tendances pour l’hiver 2025-2026 : des températures plus chaudes que la normale, un ciel méditerranéen plus humide, mais un climat européen toujours sous tension. Explications.

D’après le dernier bulletin trimestriel publié par Météo-France, couvrant la période de novembre 2025 à janvier 2026, la tendance la plus probable est celle d’un hiver plus chaud que la normale sur l’ensemble de la France et, plus largement, sur le continent européen.
Cependant, il ne faut pas confondre tendance moyenne et temps quotidien. Un hiver globalement doux peut toujours connaître des épisodes de froid ponctuels, parfois marqués, dus à des flux d’air polaire momentanés. Ce que Météo-France anticipe ici, c’est une moyenne climatique, un hiver dont la douceur s’imposera sur la durée, même si quelques semaines plus fraîches viennent troubler cette impression globale.
Des blocages anticycloniques à surveiller
L’hiver 2025-2026 devrait être, selon Météo-France, plus chaud que la normale sur l’ensemble du pays. Ce scénario domine à 50 %, contre 25 % pour un hiver « conforme » et autant pour un hiver plus froid. Ces prévisions confirment la tendance structurelle au réchauffement observée depuis plusieurs années, où les moyennes hivernales continuent de grimper.

Les climatologues observent la possibilité de blocages anticycloniques sur le nord de l’Europe, des systèmes de hautes pressions susceptibles d’influencer durablement le temps en France.
Ces blocages peuvent freiner la progression des perturbations atlantiques et favoriser un ciel calme et des températures plus élevées, notamment sur la moitié nord du pays. C’est d’ailleurs ce scénario qui soutient la prévision d’un trimestre globalement doux.
Mais la confiance reste limitée, précisent les experts : ces configurations atmosphériques sont complexes et peuvent évoluer rapidement. En d’autres termes, même si les grandes lignes pointent vers un hiver plus chaud, l’incertitude météorologique demeure, rappelant que la nature ne se laisse jamais enfermer dans un modèle. C’est tout l’art des prévisions saisonnières : indiquer des tendances probabilistes, non des certitudes.
Des précipitations imprévisibles, sauf en Méditerranée
Sur le plan des précipitations, la prévisibilité reste faible pour l’ensemble de la France hexagonale. Météo-France ne privilégie aucun scénario clair : ni plus sec, ni plus humide. En revanche, la Corse et le bassin méditerranéen se distinguent. Pour ces régions, le scénario d’un trimestre plus humide que la normale est jugé le plus probable (50 %), conséquence d’une circulation atmosphérique plus active et d’un apport d’humidité venu de la mer.

Cette possible surabondance de pluie pourrait se traduire par des épisodes méditerranéens marqués, typiques de la saison froide, où de fortes précipitations se concentrent sur une courte période. Ailleurs en France, le signal reste trop incertain pour conclure à un hiver sec ou pluvieux.
Météo-France rappelle que ces incertitudes découlent de la complexité des interactions océaniques et atmosphériques, particulièrement en Europe occidentale, zone de transition entre influences atlantiques et continentales.
Prévoir les tendances, pas le temps qu'il fera
Contrairement à une prévision météo classique, ces bulletins saisonniers visent à établir des moyennes, et non à dire quel temps il fera à Noël ou au Nouvel An. Les climatologues de Météo-France s’appuient sur 14 modèles internationaux dont le Système 9, développé par le Centre national de recherche météorologique (CNRM) et utilisé dans les simulations du GIEC.
Ces modèles combinent les données de l’atmosphère, des océans, de la glace et des sols, tout en intégrant les effets d’anomalies globales comme El Niño ou La Niña.
Ces tendances ne sont donc pas de simples spéculations : elles résultent d’un travail rigoureux d’observation et de modélisation du système climatique mondial. Elles servent aussi d’outils d’aide à la décision pour des secteurs clés, énergie, agriculture, gestion de l’eau ou tourisme hivernal. Dans un monde où les repères climatiques changent, ces indicateurs deviennent essentiels pour anticiper, s’adapter et agir, plutôt que subir.
Référence de l'article
Météo-France. (2025, 24 octobre). Les tendances à trois mois.