L’Europe "grelotte" sous un froid anormal, pendant que la Norvège, elle, bouillonne : le monde à l’envers !

Le mois de juillet se termine avec une situation météorologique très inhabituelle : des températures peu élevées dans la majeure partie de l'Espagne, des records de chaleur en Norvège et un jet polaire déchaîné qui a bouleversé les températures en Europe.

Aujourd'hui, nous disons au revoir à un mois de juillet marqué par une situation météorologique atypique. Un mois sans aucune véritable vague de chaleur en France (la première de la saison a eu lieu en juin), et des conditions parfois maussades ces derniers jours sous l’influence d’une goutte froide sur le pays.

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Un jet polaire très ondulé pour la saison provoque de forts contrastes thermiques en Europe, avec l’alternance de masses d’air anormalement chaudes et froides, donnant lieu à une situation inhabituelle.

Le reste de l’Europe connaît lui aussi un temps atypique, comme si la carte avait été retournée : tandis que presque tout le continent enregistre des températures inférieures aux normales de saison, la Norvège et d’autres régions scandinaves ont connu des températures inhabituellement élevées.

La carte sens dessus dessous à cause des ondulations du jet polaire

La raison de ce bouleversement en Europe est claire : le jet polaire. Cet élément atmosphérique dirige la circulation dans nos latitudes et agit comme une frontière naturelle entre les masses d’air froid venues du nord et les masses d’air plus chaudes venues du sud.

Tandis que les descentes d’air polaire se produisent sur le centre du continent, l’est de l’Europe et la Scandinavie se retrouvent sous les branches ascendantes du jet polaire.
Tandis que les descentes d’air polaire se produisent sur le centre du continent, l’est de l’Europe et la Scandinavie se retrouvent sous les branches ascendantes du jet polaire.

Durant l’été, l’air chaud s’étend et domine à nos latitudes, repoussant le jet polaire vers le nord et empêchant l’air froid de nous atteindre. Avec l’arrivée de l’automne, le jet commence à descendre et à onduler, ce qui permet aux masses d’air froid de progresser vers le sud.

Cependant, cette dynamique s’est récemment développée dans un contexte inhabituel : le jet polaire a présenté des méandres très marqués, favorisant la descente de masses d’air fraîches ou froides bien plus au sud que la normale, tandis que d’importantes remontées d’air très chaud se sont produites ailleurs.

Qu’est-ce que le jet polaire ?
Également appelé courant-jet ou « jet stream », il s’agit d’un couloir de vents très puissants en forme de tube qui circule entre 9 et 16 km d’altitude au-dessus de la surface terrestre.

On peut le comparer à une rivière dans laquelle l’air s’écoule à des vitesses comprises entre 100 et 250 km/h, sur des milliers de kilomètres de long mais seulement quelques kilomètres de large.

En conséquence, les masses d’air se sont redistribuées de manière inhabituelle pendant cette saison estivale, entraînant une chaleur extrême sur l’est de la Méditerranée, qui s’est même étendue vers des régions plus septentrionales comme la Scandinavie.

Plus chaud en Norvège qu’à Valence

Il ne fait aucun doute que nous faisons face à une situation météorologique exceptionnelle. Les conséquences ont été marquées jusque dans des pays situés aux portes du cercle polaire arctique.

À la station météorologique de Namsskogan, en Norvège, un record absolu a été battu : pendant 13 jours consécutifs, les 30 °C ont été dépassés, un chiffre inédit pour une région qui, en raison de sa latitude, enregistre habituellement des températures bien plus modérées en été. De plus, plusieurs nuits tropicales ont été observées.

Alors que demain, la ville finlandaise de Rovaniemi devrait atteindre 30 °C, Valence n’enregistrera que 29 °C. Étant donné que nous sommes en plein cœur de la canicule, ces chiffres sont particulièrement frappants.
Alors qu'aujourd'hui, la ville finlandaise de Rovaniemi devrait atteindre 30 °C, Valence n’enregistrera que 29 °C. Étant donné que nous sommes en plein cœur de la saison estivale, ces chiffres sont particulièrement frappants.

Ce phénomène illustre non seulement l’ampleur de cet épisode de chaleur exceptionnel, mais aussi la perturbation des schémas atmosphériques habituels dans l’hémisphère nord. La persistance et l’étendue de ces températures extrêmes à des latitudes aussi élevées sont un signe clair du déséquilibre thermique qui touche le continent européen.