Vers une nouvelle année de faible production viticole en France en 2025 ?

La production viticole s'annonce de nouveau plus faible que la moyenne de ces cinq dernières années en France selon le ministère de l'Agriculture.

Vignes
La chaleur du mois d'août a fortement affecté les productions viticoles cette année

Après une année 2024 déjà trop décevante, les estimations des vendanges 2025 en France sont loin d'être encourageantes.

Une production en dessous de la moyenne

D'après des estimations établies le 1er octobre dernier, le ministère de l'Agriculture a annoncé cette semaine que les vendanges 2025 ont été de revues à la baisse en France. Les vendanges presque achevées confirment effectivement les craintes d'une année 2025 de nouveau décevante après une année 2024 déjà en-dessous de la moyenne.

En 2024, les intempéries avaient en effet eu des effets particulièrement néfastes sur les récoltes à travers le pays, notamment en raison des intempéries, que ce soit le gel tardif, les précipitations excessives ou même les périodes de sécheresse. Résultat, le volume des vendanges avait chuté à 36,25 millions d'hectolitres, près des niveaux historiquement bas de 2017 et 2021.

Cette année, les estimations ne sont guère plus encourageantes puisque celles-ci se situent autour des 36 millions d'hectolitres à l'échelle du pays, soit une baisse de 16% par rapport à la moyenne de ces cinq dernières années selon le service de la statistique du ministère de l'Agriculture.

Le paysage est contrasté selon les régions avec le Bordelais, le Languedoc-Roussillon mais aussi et surtout le Beaujolais se situant du côté des perdants. Du côté du Beaujolais justement, le rendement devrait se situer parmi les plus faibles depuis au moins 35 ans avec une baisse de production d'environ 32% sur un an. Heureusement, l'Alsace, la Bourgogne et le Sud-Est limitent la casse avec des chiffres sensiblement moins inquiétants.

Comment expliquer cette nouvelle année de faible production ?

Si l'année 2024 a été marquée par une multitude d'intempéries affectant grandement la production sur la majorité du territoire, l'année 2025 avait au contraire commencé de façon normale. En effet, bon nombre de viticulteurs s'attendaient à une année 2025 plus satisfaisante avant que l'été ne vienne tout chambouler.

C'est effectivement le mois d'août qui a eu le plus d'impact sur les vendanges 2025 à l'échelle du pays, notamment la canicule et la sécheresse ayant touché de nombreuses régions. On rappelle que la France a connu une canicule durable entre le 8 et le 18 août. Celle-ci fut d'ailleurs la deuxième plus longue observée sur le pays au mois d'août après la fameuse canicule d'août 2003.

La canicule et la sécheresse d'août 2025 ont grandement réduit le potentiel de production annuel, en accélérant la maturité des raisins tout en bloquant leur grossissement. Résultat : des baies plus petites avec moins de jus réduisant logiquement la production globale. Les pluies de septembre sont en plus arrivées trop tardivement pour remédier au problème.

Ainsi, une nouvelle année de faible production viticole sera observée en 2025 en France, dans la continuité d'une année 2024 déjà trop décevante. Selon le ministère de l'Agriculture, seule la production des appellations d'origine protégée (AOP) devrait progresser de 5% par rapport à 2024, portée notamment par des hausses en Champagne, en Bourgogne, dans le Val de Loire, en Corse et dans le Sud-Est. Malgré cette progression relative, le bilan reste tout de même inférieur de 11% à la moyenne 2020-2024 pour les AOP.

Référence de l'article :

Vendanges 2025 : La production viticole française revue à la baisse, notamment à cause de la canicule en août, 20 minutes et AFP, 07/10/2025