Véritable plante du futur, pourquoi le miscanthus est-il bon pour l'agriculture et l'environnement ?

La région Hauts-de-France cultive déjà 1400 hectares de miscanthus. Pourquoi cette graminée autonome, originaire d'Asie, est-elle considérée comme une plante d'avenir ? Quels sont ses bienfaits pour notre agriculture et notre environnement ?

Miscanthus
Lorsque les feuilles et les pailles du miscanthus tombent au sol, le paillage ainsi créé se décompose et permet de gagner de 2 à 5% de matière organique chaque année.

Mais quel est donc ce grand roseau venu d'Asie, qui gagne du terrain dans nos jardins mais aussi dans les champs de nos agriculteurs en France ? Il s'agit du miscanthus, considéré comme une plante d'avenir, notamment dans les Hauts-de-France, troisième plus gros producteur. Quelles sont ses qualités ? Pourquoi est-ce une plante bénéfique pour l'environnement ?

Deux fois plus d'oiseaux dans les champs

Chez certains agriculteurs des Hauts-de-France, rencontrés par nos confrères de France 3, l'engouement est total : certains se félicitent du retour des sangliers, qui s'installent sur la paille au sol laissée par le miscanthus. Cette culture, désormais installée sur 1400 hectares dans la région, possède d'importants bienfaits écologiques, notamment au niveau de la biodiversité.

Par rapport à un champ de blé traditionnel, on recense généralement deux fois plus d'oiseaux dans un champ de miscanthus. Cette graminée, qui ressemble donc à un grand roseau, est autonome et est utilisée pour le paillage ainsi que comme alternative au bois de chauffage. Elle ne nécessite que peu d'entretien, et surtout aucun engrais ni pesticide !

La récolte n'a lieu qu'une fois par an, et cette plante, connue en Europe depuis plusieurs dizaines d'années, est considérée comme robuste face aux variations climatiques, notamment aux sécheresses. Lorsque les feuilles et la paille tombent au sol, cela créé une sorte de paillage qui se décompose au fur et à mesure et améliore la qualité du sol. Cela permet de gagner entre 2 et 5% de matière organique chaque année.

Un "fumier amélioré"

Lorsqu'on le récolte au printemps, le miscanthus est ensuite broyé en tiges séchées qui serviront au paillage horticole, afin de remplacer les bâches en plastique. Beaucoup d'éleveurs bovins et équins s'en servent aussi comme litière, car il est très absorbant, selon un agriculteur, qui en récolte entre 15 et 18 tonnes par hectare, et qui évoque une sorte de "fumier amélioré".

Le miscanthus, très bon isolant, peut aussi servir de combustible, en alternative au bois de chauffage : ses débouchés sont donc très nombreux ! Selon certaines estimations, il suffirait que 5% des terres de la région Hauts-de-France soient cultivées avec le miscanthus pour répondre à l'essentiel des besoins des industriels de la région et des agriculteurs.

Cette plante semble donc ne posséder que des avantages à long terme, puisqu'elle apporte aussi une stabilité des revenus pour les agriculteurs, ne dépendant pas des cours internationaux. Plante locale, elle ne souffre donc d'aucune concurrence. Pour faire face à la demande grandissante, un distributeur de miscanthus en libre-service sera installé à Hazebrouck (Nord), en 2026.

Référence de l'article :

France 3 Hauts-de-France. Plante d'avenir aux multiples débouchés, résistante aux sécheresses, bon pour l'environnement, le miscanthus séduit ces agriculteurs.