Le voyage, une motivation d'épargne essentielle pour la génération Z

Souvent considérée comme dépensière et peu prévoyante, la génération Z dévoile un visage bien différent dès qu’il est question de voyages. Malgré un pouvoir d’achat contraint, les 18-34 ans placent l’évasion au cœur de leurs priorités financières, jusqu’à en faire l’une de leurs principales motivations pour épargner.

Deux jeunes femmes en voyage d'aventure.
Deux jeunes femmes en voyage d'aventure.

Selon une étude YouGov réalisée pour Plum, application d’épargne automatisée, 42 % des jeunes adultes déclarent mettre de l’argent de côté spécifiquement pour voyager au cours des douze prochains mois. Seule la sécurité financière (45 %) passe devant, tandis que l’achat de biens matériels comme les vêtements, ordinateurs ou véhicules n’arrive qu’en troisième position (31 %).

Autrement dit, pour la « Gen Z », les expériences vécues et les souvenirs créés l’emportent sur la possession d’objets. Le voyage devient un projet structurant, une motivation qui justifie des efforts d’épargne réguliers.

Des habitudes d’épargne établies

Contrairement aux idées reçues, les jeunes savent gérer leurs finances lorsqu’ils ont un objectif précis. En moyenne, ils mettent de côté entre 150 et 230 euros par mois, avec un pic en mars (+12 %), période stratégique de préparation des vacances d’été.

Près de 8 jeunes sur 10 parviennent ainsi à épargner sur l’année, dont 40 % mettent de côté moins de 83 euros par mois, 40 % entre 83 et 250 euros et 17 % plus de 250 euros. Toutefois, cette discipline financière a ses limites. En effet, un tiers des jeunes adultes reconnaît débuter l’année en découvert après la période estivale - proportion qui grimpe à 44 % en Île-de-France.

Un budget vacances conséquent

Lors de leurs dernières vacances d’été, plus d’un tiers des jeunes (37 %) ont dépensé plus de 800 euros, tandis que 52 % se sont limités à un budget inférieur. Les Franciliens se distinguent avec un niveau de dépenses plus élevé : 56 % dépassent ce seuil contre seulement 30 à 35 % dans les autres régions. Ce budget révèle un paradoxe : malgré des revenus limités, les jeunes font du voyage une priorité, quitte à sacrifier sur d’autres postes de consommation.

La quête d’expériences authentiques et responsables

Si les voyages restent essentiels, la façon de voyager évolue. La génération Z rejette les « pièges à touristes » et les offres standardisées au profit de séjours plus authentiques. Elle privilégie la rencontre avec les habitants, les lieux confidentiels ou hors des sentiers battus ainsi que des expériences uniques et personnalisées.

Très sensible aux enjeux environnementaux et sociaux, elle choisit plus volontiers des entreprises et des destinations engagées en faveur de la durabilité. Cette exigence pousse les acteurs du tourisme à repenser leurs pratiques : réduction de l’empreinte carbone, valorisation des circuits courts, respect des communautés locales.

Flexibilité et inspiration digitale

Hyper connectée, la Gen Z n’hésite pas à réserver au dernier moment. La flexibilité, la spontanéité et l’adaptation sont devenues ses maîtres-mots.

Deux jeunes femmes partagent un selfie devant une voiture décapotable.
Deux jeunes femmes partagent un selfie devant une voiture décapotable.

Les réseaux sociaux jouent ici un rôle central. TikTok et Instagram sont bien plus que de simples plateformes de communication : ce sont de véritables moteurs d’inspiration. Photos, vidéos et récits de voyage influencent directement les choix de destination et les types d’expériences recherchées.

Une génération qui redéfinit le voyage

En plaçant le voyage au cœur de ses priorités, la génération Z ne se contente pas de rêver d’évasion : elle adapte ses comportements d’épargne, ses choix de consommation et ses attentes vis-à-vis des acteurs du secteur.

Authenticité, responsabilité, flexibilité et inspiration digitale : ces quatre piliers dessinent une nouvelle manière de voyager, qui redéfinit déjà les codes du tourisme de demain.

Références

La génération Z fait du voyage une priorité, David Savary, 25 septembre 2025

La génération Z est-elle si terrible que ça pour le tourisme ? La Quotidienne, 8 septembre 2025