Verglas en automne et en hiver : comment se forme-t-il ? Pourquoi est-il si imprévisible ?

Vous faites sans doute partie des Français qui ont déjà glissé sur une plaque de verglas, à pied, à vélo ou en voiture, espérons-le sans blessure… Mais connaissez-vous les conditions météo propices à la formation du verglas ? D'ailleurs, en existe-t-il plusieurs types ? Pourquoi la prévision du risque de verglas est-elle si compliquée ? Revue de glissades, ou plutôt revue de détails…

Comment se forme le verglas ?

Il existe plusieurs types de verglas, mais tous ont un point commun : une température du sol négative, inférieure ou égale à 0°C. Lorsque les conditions météorologiques sont réunies, il se forme parfois une couche de glace fine et lisse sur le sol et toutes les surfaces (routes, trottoirs ou autres) : c'est le fameux verglas, dangereux car difficilement visible à l'œil nu.

Premier type de verglas connu, celui qui se forme lorsqu'il pleut avec une température de l'air négative (habituellement, cela donne de la neige). Si la température au sol est également négative, alors la pluie va geler instantanément au contact du sol, formant le verglas : on appelle ce phénomène la pluie verglaçante, très dangereuse car elle forme une couche de glace uniforme et glissante.

Parfois, il pleut par température positive, mais la pluie tombe sur un sol encore à température négative : l'eau se congèle, on parle alors de pluie sur sol gelé, un autre type de verglas, tout aussi dangereux. Ces deux types de verglas s'observent lors d'un épisode de redoux par l'Ouest ou le Sud, lorsque les températures en altitude se radoucissent plus vite que celles près du sol.

Troisième type de verglas : celui qui se forme après la pluie, par refroidissement, lorsque la température du sol chute et devient négative. Si l'eau liquide présente au sol n'a pas encore séché, alors elle devient solide et forme du verglas : on parle d'épisode de regel. Enfin, le dernier type de verglas s'observe parfois en cas de formation de brouillard givrant : de la glace peut alors se déposer sur le sol, rendant les routes glissantes.

À quelques dixièmes de degré près…

Le verglas peut évidemment compliquer nos déplacements. Difficilement repérable, il peut aussi très vite disparaître, notamment lors d'un redoux : la pluie peut rapidement faire passer les températures au-dessus de 0°C sur la surface verglacée et ainsi faire fondre la couche de glace. Le seul indice pouvant nous indiquer la présence de verglas au sol est une légère surbrillance de la route.

Conduite sur neige et verglas : quelques conseils pour garder la maîtrise de son véhicule pic.twitter.com/tbC7RE3rZ6

— rubens Olivenbaum-Champenois (@CottezRubens) January 18, 2024

Suivre les prévisions météo, notamment la vigilance (jaune, orange ou rouge) est un bon moyen d'anticiper les risques de verglas. Toutefois, la prévision du phénomène est extrêmement délicate : l'expertise des prévisionnistes doit être fine, car une différence de 0,1°C au niveau de l'air ou du sol peut avoir des conséquences très différentes : gel ou non, neige ou pluie ou pluie verglaçante…

Parfois, un gros épisode de verglas peut provoquer des accidents de voitures, de personnes, mais aussi casser des branches d'arbres (à cause du poids de la glace) ou même des câbles électriques (provoquant alors des coupures de courant et l'arrêt de la circulation ferroviaire). C'est sans doute l'un des phénomènes météo les plus dangereux et les plus compliqués à prévoir.

Parmi les épisodes majeurs, on retiendra par exemple celui du 12 février 2021, où une vigilance rouge verglas avait été déclenchée pour les Deux-Sèvres, la Vendée, la Vienne et l'Indre : une couche de glace d'un centimètre d'épaisseur avait recouvert les surfaces, rendant les routes impraticables. Le 30 décembre 2005, un épisode de verglas de redoux très étendu avait concerné pratiquement toute la France, provoquant des coupures de courant massives dans le Nord-Pas-de-Calais, notamment entre Hénin-Beaumont et Douai.

Référence de l'article :

Météo-France. Le verglas.