Va-t-on bientôt prendre des avions fonctionnant à l'énergie solaire ? Ce vol pourrait ouvrir la voie !
Va-t-on un jour prendre place dans un avion qui fonctionne exclusivement grâce à l'énergie solaire ? C’est une possibilité que le pilote suisse Raphaël Domjan souhaite démontrer avec son avion qui a volé, le 12 août dernier, dans les Alpes suisses.
Voler vert, est-ce possible ? C’est en tout cas l’objectif prôné par SolarStratos HB-SXA, l’avion solaire piloté par le suisse Raphaël Domjan. Le 12 août dernier, le pilote a atteint la barre des 9 500 mètres d’altitude, dans les Alpes valaisannes, du côté de la Suisse romande. Plus précisément, l’avion a atteint 9 521 mètres de haut. Un vol long de cinq heures pour un appareil conçu pour être le plus ecofriendly possible. En somme, aux antipodes de ce que représente le secteur de l’aviation.
Il détrône ainsi le précédent avion Solar Impulse, qui avait volé, en 2010, à 9 235 mètres
Voici d’abord quelques chiffres pour s’imaginer la bête. Avec ses 9,6 mètres de long et son envergure de 24,8 mètres, le SolarStratos HB-SXA est exclusivement composé de fibre de carbone, un matériau réputé pour sa légèreté et pour sa robustesse. Résultat : il ne pèse que 450 kg, ce qui le rend bien plus intéressant sur ce plan que la plupart des appareils actuels. De plus, puisqu’il s’agit d’un avion qui se veut ecofriendly, il est capable d’accueillir jusqu’à 22 mètres de panneau solaire.
Une véritable prouesse technologique
On note néanmoins une petite différence par rapport à un avion classique : sa vitesse de croisière se montre plus restreinte. En effet, le SolarStratos HB-SXA vole à une vitesse maximale de 140 km/h, comparé aux 800 km/h et plus des Airbus et autres Boeing. Mais côté écologie, l’avion s’en sort bien mieux, car avec un avion qui fonctionne à l’énergie solaire, plus besoin de kérosène, un carburant extrêmement polluant. En effet, aujourd’hui et avec ce type de carburant, l’aviation représente 2 à 3 % des émissions mondiales de CO₂.
En d’autres termes, une catastrophe écologique qui pousse de plus en plus de constructeurs à choisir des méthodes alternatives, plus respectueuses de l’environnement, pour leurs appareils. D’autant qu’il s’agit d’une urgence réelle et qu’il est désormais nécessaire de s’adapter aux enjeux actuels. Pour Raphaël Domjan, l'objectif est clair : “montrer aux générations d'aujourd'hui et de demain qu'il sera toujours possible de voler sans combustibles fossiles.”
Petit clin d'œil du destin : le pilote a affirmé que, pendant son vol, il avait croisé un avion de ligne commercial. Pour lui, il s’agit d’un « symbole puissant de ce à quoi pourrait ressembler l'aviation décarbonée de demain. » Car oui, le but est de rendre le secteur de l’aviation plus vert. Un véritable tour de force, lorsque l’on sait que l’aviation reste particulièrement polluante.
Pour le moment, il faut encore que la FAI, Fédération Aéronautique Internationale, valide le record selon les règles en vigueur. Mais cet exploit est déjà considéré par la mission SolarStratos comme « l’un de ces sommets inoubliables qui définissent de grandes aventures humaines et technologiques. » Un véritable espoir pour l'environnement et l’aviation de demain.