Une amélioration "sans précédent" de la qualité de l'air à Paris en 10 ans : faut-il vraiment y croire ?

La mairie de la capitale est catégorique : jamais les Parisiens n'avaient aussi bien respiré en 10 ans ! Faut-il vraiment croire à cette amélioration "sans précédent" de la qualité de l'air à Paris ? Si oui, comment l'expliquer ?

Pollution air Paris
La pollution de l'air a-t-elle vraiment baissé de 40% sur les 10 dernières années à Paris, comme le proclame la mairie de la capitale ?

Les Parisiennes et les Parisiens peuvent-ils croire à cette déclaration de la mairie de la capitale qui, via son adjoint en charge du plan climat, a estimé comme "sans précédent" l'amélioration de la qualité de l'air à Paris sur la dernière décennie ? Voici tous les chiffres publiés par AirParif, l'organisme chargé de surveiller la pollution de l'atmosphère dans la ville lumière pour agréer ou non ces dires.

Aucun seuil réglementaire franchi en 2024 !

Ces propos sont signés Dan Lert, adjoint à la mairie de Paris en charge du plan climat, de l'eau et de l'énergie, qui se base sur une étude publiée par AirParif mercredi 27 août. Dan Lert évoque une "amélioration sans précédent de la qualité de l'air sur les 10 dernières années", avec une baisse de 40%, et aucun seuil réglementaire franchi en 2024.

Dans le même temps, la mairie de Paris, dirigée par la PS Anne Hidalgo, a aussi saisi la justice contre le dernier plan de protection de l'atmosphère de la région Île-de-France, dirigée par la LR Valérie Pécresse. La ville juge ce plan 2025-2030 obsolète et a décidé de déposer en juin dernier un recours en contentieux contre celui-ci.

Une bataille rangée entre la municipalité et la région : selon Dan Lert, ce plan supposé fixer les orientations de la politique de l'État pour améliorer la qualité de l'air en région parisienne n'est "pas du tout à la hauteur de l'urgence sanitaire". Pour rappel, selon l'Observatoire régional de santé d'Île-de-France, 11,4% des décès annuels à Paris sont liés aux particules fines, 5,4% au dioxyde d'azote.

Le CO2 issu du trafic routier en baisse de 35%

La mairie de Paris reproche notamment à ce plan d'inclure comme mesure phare la mise en place d'une ZFE (zone à faibles émissions), désormais supprimée depuis un vote de l'Assemblée nationale en ce sens en juin dernier. Ce dispositif aurait dû restreindre la circulation des véhicules les plus polluants. Avec cette suppression, les objectifs fixés pour l'année 2030 ne seront plus atteints

Malgré cette mauvaise nouvelle concernant la qualité de l'air future, il faut en effet auparavant se réjouir de la qualité de l'air actuelle, comme le fait la mairie de Paris. Dans la capitale, les niveaux de pollution auxquels sont exposés les Parisiens ont effectivement baissé entre 2012 et 2022, de 40% en moyenne pour le dioxyde d'azote (NO2), et de 28% pour les particules fines.

Tous ces chiffres publiés par AirParif viennent justifier les propos réjouissants de la mairie de la capitale. Un bilan pas étonnant quand on sait que sur cette même période, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) dues au trafic routier ont diminué de 35% ! Mais il ne faut pas baisser la garde : la pollution de l'air reste la première cause de mortalité et de maladies chroniques à Paris

Références de l'article :

Geo. En 10 ans, jamais les Parisiens n'ont respiré un air aussi peu pollué : des efforts à poursuivre ?

AirParif. Comment la qualité de l'air s'est-elle améliorée entre 2012 et 2022 à Paris ?