Un mois de canicule supplémentaire pour la planète ? Que dit cette nouvelle étude sur le réchauffement climatique ?

À l'occasion de la Journée mondiale d'action contre la chaleur, une étude a révélé que depuis le 1er mai 2024, la moitié des habitants de la planète avait vécu un mois de canicule supplémentaire par rapport à la normale.

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En un an, l'étude a recensé 67 épisodes de chaleur extrême sur la planète, tous marqués de l'empreinte du réchauffement climatique.

Cette étude, publiée par des scientifiques de la World Weather Attribution, de Climate Central et du Centre climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, a été publiée juste avant le 2 juin, Journée mondiale d'action contre la chaleur. Elle dévoile un chiffre étonnant : depuis un an, 49% de la population mondiale a subi un mois supplémentaire de canicule par rapport à la normale.

4 milliards de personnes concernées

Cette journée du 2 juin était dédiée cette année aux dangers de l'épuisement causé par les vagues de chaleur. Plutôt que d'utiliser ce terme ou encore le mot "canicule", les scientifiques, emmenés notamment par Friederike Otto, climatologue à Londres, ont préféré parlé de "jour de chaleur extrême", en analysant la période du 1er mai 2024 au 1er mai 2025, sur une année glissante.

Qu'est-ce qu'un "jour de chaleur extrême" ? Selon eux, il s'agit d'un jour pendant lequel la température était supérieure à 90% de la moyenne des températures enregistrées en un lieu donné entre 1991 et 2020. Du côté de Paris, en France, par exemple, où la moyenne annuelle y est de 12,8°C, un jour de chaleur extrême correspond à une température moyenne de 24,3°C.

Les chercheurs ont comparé le nombre de ces jours à celui d'un monde simulé sans réchauffement climatique d'origine humaine, et le résultat est cruel : dans notre monde actuel, environ 4 milliards de personnes, soit 49% de la population mondiale, ont connu sur ces 12 derniers mois au moins 30 jours de chaleur extrême de plus que dans un monde sans réchauffement climatique.

Les résultats de cette étude soulignent à quel point l'utilisation des combustibles fossiles nuit à la santé et au bien-être de la population mondiale : à chaque fraction de degré de réchauffement climatique d'origine humaine, les vagues de chaleur toucheront davantage de personnes, et notamment les pays en développement, où les effets de cette chaleur extrême sont encore méconnus.

Les régions les plus pauvres très vulnérables

Dans cette étude, 67 épisodes de chaleur extrême sont recensés sur toute la planète pendant l'année écoulé, tous influencés par le réchauffement climatique. C'est l'île d'Aruba, dans les Caraïbes, qui a été la plus touchée, avec 187 jours de chaleur extrême, 45 de plus que dans un monde simulé sans réchauffement climatique.

Des chiffres pas tout à fait étonnants : pour rappel, l'année 2024 a été la plus chaude jamais enregistrée sur Terre, devant 2023, et en 2025, la planète a connu son mois de janvier le plus chaud. Sur 5 ans, les températures mondiales dépassent désormais de 1,3°C les niveaux préindustriels, avec même +1,5°C (le seuil de l'Accord de Paris) pour la première fois en 2024.

Dans le rapport est pointé le manque criant de données sur les impacts sanitaires de la chaleur dans les pays les plus pauvres. Il s'agit pourtant des pays les plus vulnérables, car les moins bien équipés pour y faire face. Dans ces régions, peu de chiffres sont disponibles quant à la mortalité liée à la chaleur : les décès sont souvent attribués à tort à des maladies cardiaques ou pulmonaires.

Références de l'article :

Geo. Chaleur extrême : la moitié de l'humanité a subi un mois supplémentaire de canicules à cause du réchauffement climatique, selon une étude.

World Weather Attribution. Heat Action Day Report : Climate Change and the Escalation of Global Extreme Heat.