Tornades, rafales descendantes : pourquoi la France est-elle touchée ? Quels risques ces prochains jours ?

Les dégradations orageuses de ces derniers jours ont été marquées par des phénomènes parfois très violents, comme ces tornades ou rafales descendantes en Normandie ou dans les régions centrales. Et ce n’est peut-être pas terminé…

Des phénomènes tourbillonnaires ont également touché les départements du sud-ouest mardi en fin d'après-midi et soirée.
Des phénomènes tourbillonnaires ont également touché les départements du sud-ouest mardi en fin d'après-midi et soirée.

Depuis plusieurs jours, les orages sont particulièrement nombreux et ce, de manière quotidienne. Les dégradations se succèdent avec leur lot de phénomènes violents, entre les chutes de grêle, les pluies intenses et la foudre. Mais c’est avec le vent que les dégâts ont été les plus importants et les plus impressionnants. La commune de Motteville, en Seine-Maritime, a ainsi été touchée par une tornade dimanche après-midi. Même chose à Creil, dans l’Oise, durant la soirée tandis que des rafales descendantes très puissantes ont occasionné des dégâts dans les secteurs d’Orléans ainsi qu’en région parisienne.

Tornade ou rafale descendante : quelles différences ?

Lorsqu'un vent froid et rapide d'altitude croise un vent chaud soufflant à proximité du sol, leur rencontre provoque la rotation horizontale de l'air. Si cette rencontre de vents cisaillants a lieu dans un nuage orageux, le cumulonimbus, alors le courant d'air chaud de l'orage soulève ce tube d'air en rotation et le dresse à la verticale. Cette colonne d'air tourbillonnant s'étire progressivement vers le bas et finit par atteindre le sol. D'une durée de quelques minutes, les tornades sont classées en 6 catégories sur l'échelle de Fujita, de EF0 pour une tornade de faible intensité à EF5 pour un phénomène d'intensité exceptionnelle avec des vents supérieurs à 300 km/h. Généralement, elle touche une zone de quelques centaines de mètres de large sur quelques kilomètres de long.

La rafale descendante est un vent qui, comme son nom l'indique, descend très rapidement vers le sol. Le processus de formation est totalement différent de celui de la tornade. Lors d'un orage, de puissants courants circulent dans les cumulonimbus. Les fortes précipitations contenues dans le haut du nuage entraînent l'air froid vers le sol quand leur poids n'est plus supportable. En atteignant le sol, cet air froid se propage dans toutes les directions avec une force plus élevée dans le sens de déplacement de la cellule orageuse qui lui a donné naissance. Il y a deux catégories de rafales descendantes : les microrafales lorsque l'envergure de la zone touchée au sol est inférieure à 4 km et les macrorafales lorsque la zone concernée dépasse 4 km.

Des cas pas si rares, de plus en plus documentés

En moyenne, entre 40 et 50 tornades se produisent chaque année en France. La grande majorité d'entre elles sont de faibles intensités (EF0 ou EF1) et de faible envergure. Les régions les plus concernées s'étirent de la Normandie au Nord-Pas-de-Calais, de la Vendée aux Charentes, du Roussillon au Languedoc et dans le Var. La dernière tornade mémorable remonte à la soirée du 3 août 2008 et avait alors ravagé plusieurs communes du Nord. Parmi lesquelles, Hautmont a été la plus touchée avec la mort de 3 habitants et des dégâts majeurs. Il s'agissait d'une tornade de catégorie EF4 avec des vents estimés à 300 km/h.

Les rafales descendantes, quant à elles peuvent atteindre des vitesses de l’ordre de 120 à 200 km/h pour les plus virulentes. Contrairement aux tornades, ce phénomène n'est pas véritable visible à l’œil. On l'estime néanmoins beaucoup plus fréquent que les cas de véritables tornades. Parmi les événements mémorables, on retiendra cette dégradation orageuse des 25 et 26 juillet 1983 dans l'ouest du pays. De puissantes rafales descendantes viennent ainsi balayer la région de Niort, dans les Deux-Sèvres, avec des vitesses estimées entre 150 et 180 km/h. Les dégâts causés sont importants et fait rare, des victimes sont à signaler.

La carte des cumuls de précipitations d'ici la fin de semaine indique les zones les plus touchées par les orages, et donc potentiellement par le risque de phénomènes violents.
La carte des cumuls de précipitations d'ici la fin de semaine indique les zones les plus touchées par les orages, et donc potentiellement par le risque de phénomènes violents.

Avec le réchauffement climatique, le nombre de phénomènes violents de ce type n’est pas en augmentation, contrairement aux idées reçues. Simplement, aujourd’hui, avec la multiplication des réseaux sociaux et des téléphones portables, il est beaucoup plus facile de les filmer ou de les photographier.

Quid des prochaines dégradations orageuses ?

Ce mercredi, une nouvelle zone d’orages est à prévoir en cours de journée, principalement dans un large quart sud-ouest, depuis les Pyrénées jusqu’à l’Auvergne. Là encore, des phénomènes violents tels que des rafales descendantes pourront se produire localement. Le risque se décalera vers l’est jeudi avant une nette atténuation du risque orageux à l’approche du week-end.

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