Quelles sont les villes françaises les plus touchées par le sur-tourisme ? Faut-il ne plus les visiter ?

Le Touriscore, à la manière du Nutriscore pour l’alimentation, a pour but de calculer la fréquentation touristique des centres-villes de France et de leur attribuer une note allant de A à E. A signifiant que la ville reste préservée du tourisme et E signifiant que la ville est envahie par le tourisme de masse.

La cité phocéenne affiche un touriscore de E
La cité phocéenne affiche un touriscore de E

Sur-tourisme. La France fait systématiquement partie du trio de tête des pays les plus visités au monde. En 2024, de nouveau, elle se retrouve en tête de liste. Selon le World Tourism Barometer de l’UN Tourism, le pays a même retrouvé son niveau d’avant la pandémie, ce qui n’est pas un mince exploit. Résultat : l’année dernière, pas moins d’1,4 milliards de voyageurs ont foulé les terres de l’Hexagone. Devant l'Espagne et les USA.

La France, pays le plus visité en 2024, devant l’Espagne et les États-Unis

Mais alors, qu’ont-ils visité ? La Tour Eiffel, les Champs-Elysées et l’Arc de Triomphe ? Détrompez-vous ! Notre pays a bien plus que ça à offrir. La capitale est loin d’être le seul attrait. Le pourtour méditerrannéen, la côte Atlantique ou encore, les superbes cités médiévales… La France attire pour bien des raisons. Le revers de la médaille : des villes très touristiques, peut-être trop touristiques. Ville de rêve a donc créé le Touriscore, un indicateur dont l’objectif est d’évaluer le sur-tourisme dans les centres-villes.

Une situation que les habitants de ces zones ne supportent plus

Il fonctionne à la manière du Nutriscore pour les aliments et se base sur quatre facteurs : le nombre de loueurs professionnels ; la prédation des logements ; le taux de logements touristiques meublés et la densité de restaurants et de bars de la ville au kilomètre carré. Si la méthode présente ses limites, car le tourisme (et/ou sur-tourisme) compte également d’autres facteurs, cela permet d’avoir déjà une bonne vision globale de la carte de France.

Les bons élèves résultent souvent des villes excentrées des sites touristiques, loin de l’agitation. Mérignac, Saint-Maur-des-Fossés ou encore Drancy affichent un Touriscore de A, les deux premières villes affichant des A dans chaque catégorie. En milieu de liste, affichant un score moyen de C, on retrouve les villes telles que Poitiers, Brest ou bien Bordeaux, dont les sites d’intérêts valent le coup d’un petit stop. Enfin, les villes qui voient leur centre littéralement pris d’assaut par les touristes affichent un touriscore de E.

Bordeaux se retrouve au milieu de la liste
Bordeaux se retrouve au milieu de la liste

Sans surprise, on retrouve les villes du Sud, comme Nice et Cannes, dont toutes les notes sont au rouge. Marseille fait également partie des mauvais élèves et, évidemment Paris rentre dans cette catégorie. Des notes qui expliquent souvent le mécontentement des habitants, se plaignant régulièrement du fait que leur ville soit envahie par une horde de touristes et son lot de problèmes.

D’abord, les nuisances sonores, notamment la nuit et durant les week-ends. Les centres-villes étant particulièrement bondés, le bruit se fait plus présent. Ensuite, la sur-fréquentation des infrastructures, qui entraîne leur dégradation de façon accélérée. Enfin, la hausse significative du prix des loyers finit d’entacher la longue liste. Sans compter que la vie de quartier disparaît complètement, à cause des emplois saisonniers. Un constat qui ne va sûrement pas s'améliorer demain, puisque le tourisme croît de manière exponentielle.

Références de l’article :

La France a de nouveau été élu le pays le plus visité au monde l'année dernière (et pas que pour la tour Eiffel)

Le Touriscore, indicateur du sur-tourisme dans les centres-villes

Surtourisme : cette carte sur les villes françaises les plus touchées est-elle crédible ?