Pêche commerciale à la baleine interdite : le Japon s'en fiche !

Le pays du soleil levant ne se cache même : le Japon vient de mettre à l'eau un tout nouveau bateau-usine pour traquer et massacrer des baleines à des fins commerciales. Mais les espèces chassées sont classées par l'UICN.

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Le Japon justifiait la pêche à la baleine pour des raisons scientifiques, ce qui est légal. Mais la viande prétendue légalement pêchée se retrouvait dans les rayons poissonneries des magasins japonais...

Le Japon créée la polémique depuis quelques jours... En effet, le pays du soleil levant ne se cache même : le gouvernement japonais se fiche royalement de l'interdiction de la pêche à la baleine à des fins commerciales. Ce mardi 21 mai dernier, le Japon a mis à l'eau un énorme baleinier flambant neuf. Le navire fait 113m de long et pèse environ 9 300 tonnes.

L'objectif de ce puissant baleinier dernier cri est de capturer environ 200 baleines d'ici la fin 2024. Baptisé Kangei-Maru, la construction de ce bateau-usine a coûté 7,5 milliards de yens (environ 44 millions d'euros). Il succède au Nisshin-Maru, le précédent navire massacreur de baleines, qui a sévit dans les eaux internationales durant plus de 30 ans.

Le Kangei-Maru permet aux pêcheurs de capturer les baleines, les remonter à bord afin de les découper et de stocker jusqu'à 600 tonnes de viande à son bord. Ce mardi 21 mai, l'immense baleinier a quitté son port d'attache de Shimonoseki pour une mission de plusieurs mois au nord-est du pays nippon. Avec la Norvège et l'Islande, le Japon fait parti des 3 derniers pays à encore chasser la baleine.

Certes, le Japon ne chasse pas toutes les espèces de baleine. Le gouvernement affirme que les espèces chassées vivent en "abondance" et qu'il respecte les quotas afin d'assurer la conservation des cétacés. En effet, le rorqual de Bryde et la baleine de Minke (recherchés par les pêcheurs japonais) sont 2 espèces classées dans la catégorie "préoccupation mineure" par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).

Mais la 3ème espèce recherchées par les pêcheurs est le rorqual sei, qui est classé comme espèce "en danger" par l'UICN. Le Japon ne s'arrête pas là. Le gouvernement a annoncé début mai qu'il souhaite élargir la chasse à une 4ème espèce : le rorqual commun, classé comme "vulnérable". Pourtant, la pêche à la baleine à des fins commerciales a été interdite en 1986.

Comment expliquer que le Japon puisse pêcher ces cétacés sans craindre de sanction ? En réalité, cette interdiction à l'échelle mondiale a été décidée alors que certaines espèces étaient très menacées. Pourtant, le pays nippon a poursuivi la chasse à la baleine durant 30 ans. Car dans le moratoire internationale de 1986 existe une clause d'exception, permettant à quiconque le souhaite de pêcher les cétacés mais uniquement à des fins scientifiques.

Le Japon a donc prétendu faire de la recherche durant ces 3 dernières décennies, tout en commercialisant la viande de baleines chez les poissonniers. Après de vives critiques de la part des pays étrangers, et afin de se soustraire aux règles de ce moratoire, le gouvernement japonais a quitté la Commission baleinière internationale (CBI) en 2019.

Le pays n'a donc plus besoin de se cacher pour massacrer les baleines. Mais les pêcheurs ne peuvent chasser que dans les eaux territoriales japonaises (qui peuvent s'étendre jusqu'à environ 23 km des côtes nippones). Avant cela, le Japon pouvait traquer les paisibles cétacés dans le monde entier en justifiant des raisons "scientifiques".

Reste à savoir maintenant si les consommateurs japonais seront aux rendez-vous. Car la consommation de viande de baleine est passée de 200 000 tonnes par en 1960 à 2 000 tonnes aujourd'hui...

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