"Noël au balcon, Pâques au tison" : le célèbre dicton se vérifie-t-il cette année en France ?

C'est l'un des dictons météo les plus célèbres et qui perdure aujourd'hui, et pas seulement en France. D'où vient-il ? Comment l'expliquer ? Et surtout se vérifie-t-il ?
Selon l'adage, si la douceur domine à Noël, le froid et la neige s'inviteront à Pâques. Ainsi, chaque année, lorsque le 25 décembre approche, on nous ressert ce dicton puis, quand arrive la fête de Pâques, l'heure est au bilan : la croyance se vérifie-t-elle ?
La fin du mois de décembre 2024 a été douce dans la plupart des régions avec peu de gelées et des maximales dépassant parfois les 10°C. On peut donc dire que Noël dernier a été doux en France. Alors, ce week-end de Pâques sera-t-il hivernal ? On fait le point sur les dernières prévisions et le bilan de ce célèbre dicton...
Un dicton vieux de 600 ans !
Il fait partie de la (très) grande famille des dictons météo. Autrefois, chaque fête religieuse, chaque saint, chacun des mois de l’année, chacune des saisons étaient gratifiés d’un dicton à connotation météorologique ou parfois agricole créé à partir d'observations sur le terrain réalisées par nos aïeux. "Si le temps est clair à la Saint-Denis (9 octobre), l'hiver sera rigoureux" ; "À la Sainte-Simone (28 octobre), il faut avoir rentré ses pommes" ; "S'il gèle à la Saint-Sébastien (20 janvier), aucune herbe ne revient"...
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— Meteored | tameteo (@MeteoredFR) March 28, 2024
Après un #Noël au balcon, #Pâques au tison en France ? Faut-il croire à ce dicton populaire ?
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De cette liste très riche de conseils, de leçons et d'observations qui se transmettaient d'une génération à l'autre, seule une quantité très réduite a survécu dans le langage courant aujourd'hui, parmi lesquels ceux des Saints de Glace (11, 12 et 13 mai) ; "En avril, ne te découvre pas d’un fil…" ; "S’il pleut pour la Saint-Médard (8 juin), il pleut quarante jours plus tard" et, bien sûr, notre fameux « Noël au balcon, Pâques au tison ».

Concernant son origine, c’est dans le dictionnaire bilingue français-anglais de Cotgrave, daté de 1611, qu’on trouve la première citation de ce dicton, sous la forme « À Noël au perron, à Pasques au tison ». Mais sa formulation date vraisemblablement du XVème siècle, une période où de nombreux dictons météorologiques ont été consignés. Ce dicton est d'ailleurs aussi célèbre au Royaume-Uni ("Christmas on the porch, Easter by the fire") mais aussi en Espagne ("Navidad al balcón, Pascua al tizón").
Une fiabilité très, très limitée...
Afin de connaître la véracité de ce dicton, des scientifiques de Météo-France ont analysé les situations météorologiques de Noël et de Pâques depuis 1947. Pour identifier un Noël "au balcon", ils ont déterminé un seuil de +1,5°C par rapport aux normales de saison tandis que ce même seuil a été fixé à -1,5°C pour caractériser une fête de Pâques "au tison". Cette recherche a ainsi permis de relever les années où le dicton se vérifiait.

Les résultats sont sans appel : le dicton s'est vérifié seulement onze années sur 77, soit moins deux fois pas décennie ! Parmi ces années, on trouve des exemples comme 1959, 1974, 1985 et 2000, la dernière fois remontant à 2014. On peut donc clairement dire que cet adage ne se vérifie que très rarement en France...
Quid de cette année ? Les dernières prévisions confirment un week-end de Pâques marqué par l'instabilité. C'est dans l'ouest où les précipitations seront les plus fréquentes sous l'influence d'une goutte froide. Ainsi, le dimanche de Pâques s'annonce humide et frais dans l'ouest (à peine 10°C l'après-midi). Dans ces régions, le dicton va donc se vérifier cette année ! Plus à l'est, les conditions seront un peu plus clémentes et surtout, les températures seront proches des normales de saison.