Mistral durable dans le Sud-Est de la France : à quoi est-il dû ? En voit-on la fin dans ces prochains jours ?

Après un court répit de 24h, le mistral se remet à souffler dans le Sud-Est de la France. Il se renforcera pour devenir tempétueux ce week-end. Comment se forme-t-il ? En voit-on la fin ?

Le flux de Nord à Nord-Ouest se renforce sur la France ce jeudi, et après une petite pause hier, le mistral se remet à souffler (tout comme sa comparse, la tramontane, mais qui ne fait pas l'objet de cet article), avec des rafales entre 50 et 60 km/h, ce qui a certes pour conséquence de dégager le ciel du Sud-Est, avec souvent une météo très ensoleillée mais fraîche.

Rafales de vent Sud-Est mistral vendredi après-midi
Ce vendredi après-midi, le mistral va se renforcer, pour souffler parfois jusqu'à 100 km/h en rafales, notamment vers les Bouches-du-Rhône.

Ce vent va encore se renforcer entre vendredi et samedi, avec des conditions non loin d'être tempétueuses près de la Méditerranée, puisque les rafales de mistral pourraient frôler et localement dépasser les 100 km/h, notamment en Provence. Comment se forme le mistral ? Quelles sont les conditions atmosphériques propices à son apparition ? Peut-il durer encore plusieurs jours ?

Une dépression génoise propice

Le mistral est un vent régional, turbulent et sec, pouvant souffler en moyenne à 50 km/h, avec des rafales parfois tempétueuses, au-delà de 100 km/h. Il est souvent plus fort en hiver et au printemps, et peut parfois s'installer pendant plus d'une semaine. Début janvier 2019, à Orange, dans le Vaucluse, le mistral a battu un record, soufflant de manière ininterrompue pendant 14 jours consécutifs !

Lorsque les hautes pressions s'étendent sur l'Espagne et le golfe de Gascogne, et qu'une dépression se creuse sur le golfe de Gênes, alors les conditions deviennent favorables à un mistral parfois violent.

Le record de vitesse du mistral est de 320 km/h au Mont Ventoux le 19 novembre 1967 : un vent qui rend fou, façonne le paysage provençal et renforce la sensation de froid, faisant chuter le ressenti de 10°. Il souffle en moyenne 100 jours par an, quasiment un jour sur trois, et a pour mérite de chasser les nuages et d'apporter un ciel bleu magnifique. Il s'engouffre dans la vallée du Rhône, coincé entre deux reliefs, le Massif Central à l'Ouest et les Alpes à l'Est.

Il souffle d'abord jusqu'en Provence, puis envahit le littoral méditerranéen à partir de la Camargue jusqu'à la côte varoise. Parfois, il prend une composante Sud-Ouest dans la région niçoise, où l'on ne parle toutefois pas de mistral. Il souffle de secteur Nord en vallée du Rhône, de Nord-Ouest vers Marseille et d'Ouest sur la côte varoise.

L'apparition du mistral est généralement liée à des conditions anticycloniques sur l'Atlantique, et à des conditions dépressionnaires en Europe du Nord et de l'Est : c'est le cas en ce moment, d'où un flux orienté au Nord sur la France. Mais parfois, le mistral s'emballe, comme ce week-end : cela se produit lorsque les hautes pressions s'étendent sur l'Espagne et qu'une dépression se creuse sur le golfe de Gênes. Une situation que nous aurons vendredi et samedi.

La situation la plus favorable à l'apparition du mistral est celle qui suit le passage d'une perturbation pluvieuse qui atteint la Méditerranée après avoir concerné toute la France depuis le Nord-Ouest. Pour le moment, après une courte pause ce dimanche, le mistral devrait encore souffler au moins jusqu'à la fin de la semaine prochaine dans le Sud-Est. Les conditions météo y resteront encore favorables, avec une nouvelle dépression s'isolant sur le golfe de Gênes mercredi.