Les riverains empoisonnés par la pollution aux particules ultrafines à Paris ? Que révèle cette toute nouvelle étude ?
Un nouveau rapport d'Airparif tire la sonnette d'alarme : la santé des Parisiens vivant à proximité des axes routiers est menacée par la pollution aux particules ultrafines ! De quoi s'agit-il ? Quels sont les impacts de cette exposition ?

Une pollution aux particules ultrafines deux à trois fois plus élevée à Paris près des axes de circulation que dans les quartiers préservés des voitures : c'est la conclusion choc d'un tout nouveau rapport publié ce vendredi 20 juin par l'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif. Quels impacts sur la santé des riverains ? D'où vient réellement cette pollution ?
Le Boulevard périphérique très impacté
Ces particules, ultrafines, sont encore plus fines que les particules fines (PM10 et PM2,5), et ont la taille d'un virus. En découvrant cette étude, on apprend que Paris est classée dans les villes ayant les plus forts niveaux de particules ultrafines en Europe. Le trafic routier est la source de pollution majeure, et les concentrations en particules ultrafines sont donc 2 à 3 fois plus élevées près des axes routiers.

Dans le détail 14200 particules par centimètre-cube ont été mesurées sur le boulevard Haussmann, et jusqu'à 18800 particules le long du Boulevard périphérique Est. À l'inverse et sans surprise, c'est loin des axes routiers principaux, dans le quartier des Halles et le 18e arrondissement que l'on trouve les concentrations les plus faibles (6400 et 7900 particules par cm³).
L'hiver, le chauffage au bois (autre source majeure de particules), en plus du trafic routier, aggrave encore cette pollution aux particules ultrafines, qui peut monter jusqu'à 25600 particules par cm³, 36% de plus qu'en été. Par ailleurs, les conditions météo hivernales réduisent la dispersion des particules, ce qui accentue la pollution, détaille le rapport.
Ces résultats ont été obtenus grâce à deux campagnes de mesures, menées entre février et avril 2022, puis entre juillet et septembre 2023, sur quatre sites : deux en cœur de ville, deux à proximité du trafic routier. La mairie de Paris s'appuie sur ce rapport pour confirmer sa détermination à réduire la place de la voiture dans la capitale, pour la rendre plus respirable.
Tous les organes menacés !
Les particules ultrafines ont une très petite taille, inférieure à 0,1 micromètre, soit la taille d'un virus : inhalées, elles sont nocives pour la santé. Elles peuvent en effet franchir les alvéoles pulmonaires et pénétrer aussi dans l'organisme par la voie sanguine. Tous les organes et toutes les fonctions vitales peuvent ainsi être menacées !

Alors que les particules fines, les PM10 et les PM2,5, sont réglementées, ce n'est pas encore le cas des particules ultrafines. Une directive européenne impose leur surveillance depuis 2024, mais sans fixer de seuil à ne pas dépasser. Pourtant, imposer des valeurs limites permettrait de sauver des vies…
En 2019, 6220 personnes sont mortes en région Île-de-France à cause d'une exposition prolongée aux particules fines PM2,5, à peine plus épaisses que les ultrafines. Dans le monde, chaque année, environ 7 millions de décès sont attribuables à la pollution atmosphérique. Il est urgent d'agir !
Références de l'article :
Libération. Qualité de l'air : les particules ultrafines à proximité du trafic routier empoisonnent la santé des Parisiens.
Airparif. Le trafic routier, source majeure de particules ultrafines à Paris.