Incendies au Canada : et si le pire était encore à venir ?

La barre des 5 millions d'hectares de végétation partie en fumée a été franchie en ce mois de juillet 2025 au Canada, soit l'une des superficies les plus importantes enregistrées jusqu'à aujourd'hui. Tout ceci alors que nous entrons à peine dans la période la plus à risque.

Incendie
Plus de 5 millions d'hectares de forêts canadiennes sont déjà parties en fumée depuis le début de l'année

Les incendies font rage depuis le printemps dernier au Canada avec des millions d'hectares déjà partis en fumée. Les autorités craignent malheureusement une suite de la saison des feux particulièrement active.

5 millions d'hectares ...

La saison des feux 2025 est d'ors et déjà historique en cette fin juillet 2025. En effet les autorités canadiennes ont annoncé récemment que la superficie partie en fumée depuis le début de l'année avait déjà dépassé les 5 millions d'hectares, ce qui est l'équivalent de la taille de la Croatie.

Il s'agit de ce fait de l'une des superficies cumulées les plus élevées pour cette période de l'année derrière l'exceptionnelle saison 2023, qui détient le record de la surface totale de végétation partie en fumée.

Les incendies ont en effet démarré plus tôt que d'habitude cette année, notamment en raison d'un temps anormalement sec et de températures restant largement supérieures aux normales de saison ces derniers mois.

Le centre et le nord-ouest du pays sont particulièrement touchés depuis de longues semaines, notamment les provinces du Manitoba, du Saskatchewan, de l'Alberta, des Territoires du Nord-ouest et du Yukon. L'état d'urgence a d'ailleurs dû être déclaré pour la seconde fois en 3 mois dans le Manitoba, où la surface brûlée se montre dix fois supérieure à la moyenne annuelle.

Malheureusement, ces incendies touchent particulièrement les populations et territoires autochtones. Depuis le printemps dernier, ce sont en effet quelques 39 000 autochtones qui ont du être évacués, notamment les Premières Nations (l'un des 3 peuples autochtones reconnus au Canada avec les Inuits et les Métis) qui sont « touchés de manière disproportionnée » selon la ministre des Services aux Autochtones.

Une situation qui va empirer dans les prochaines semaines?

Si les chiffres sont déjà astronomiques en terme de surface brûlée depuis le début de l'année, les autorités canadiennes craignent que le pire soit encore à venir. En effet, le canada entre maintenant dans ce qui est normalement les deux mois les plus actifs de la saison, période durant laquelle les incendies sont normalement les plus nombreux en raison de conditions favorables à leur propagation (chaleur et végétation asséchée par l'été).

Les données actuelles semble d'ailleurs aller malheureusement dans ce sens. En effet, plus de 550 feux sont actifs à ce jour à travers le pays, dont les 2/3 sont considérés comme incontrôlables. Le Manitoba est le plus touché avec plus de 120 feux actifs, suivi par les Territoires du Nord-Ouest et le Yukon.

Les incendies sont si nombreux que les pompiers canadiens à eux seuls sont loin de pouvoir les contenir. Ainsi, une importante aide internationale est déjà mise en place depuis plusieurs semaines avec 533 pompiers étrangers venus des États-Unis, d'Australie, du Mexique, du Costa-Rica et de la Nouvelle-Zélande luttant chaque jour contre les flammes.

Néanmoins, la situation semble se répéter inlassablement sur ce pays nord américain ces dernières années, ce qui montre à quel point le signal d'alarme climatique est plus que jamais d'actualité. En effet, le Canada se réchauffe deux fois plus vite que la moyenne mondiale, ce qui favorise la mise en place de conditions propices aux feux, à savoir des hivers plus courts et moins neigeux précédant des printemps secs et des étés trop précoces.

Référence de l'article :

Canada : Près de 6 millions d’hectares déjà brûlés… L’été s’annonce catastrophique, 20minutes et AFP, 19/07/2025