Feux zombies au Canada : alerte pour les prochains mois !

Des feux zombies sont toujours présents cet hiver sous le sol enneigé du Canada, restes des millions d'hectares brûlés durant l'année 2023. Ce phénomène pourrait engendrer de nouveaux incendies dévastateurs dans les prochains mois.

Feux zombies
Les feux zombies brûlent encore sous terre au Canada et pourraient bien déclencher de nouveaux incendies au retour du printemps

L'ombre des incendies dévastateurs de l'année 2023 plane toujours du côté du Canada, et ce même durant l'hiver. De nombreux incendies « zombies » ont en effet été recensés ces dernières semaines à travers le pays, ce qui pourrait induire un nouveau risque d'imposants feux de forêts dans les prochains mois.

Incendies zombies : vestiges d'une année 2023 catastrophique

L'année 2023 a été particulièrement active au niveau des incendies de forêts au Canada. Selon les données du service de surveillance de l'atmosphère Copernicus, ce sont en effet plus de 14 millions d'hectares de forêts qui sont partis en fumée sur le pays l'année dernière, un record, touchant également plusieurs communes du secteur et obligeant l'évacuation de dizaines de milliers d'habitants.

L'Alberta, la Nouvelle-Écosse, le Québec et la Colombie-Britannique furent les plus touchés par ces feux dévastateurs et plusieurs victimes ont d'ailleurs été recensées du côté de la Colombie-Britannique.

Sur cet état, les vestiges de ces incendies sont toujours bien visibles en ce début d'année 2024 et ce malgré des sols le plus souvent couverts de neige. Outre les forêts calcinés, un phénomène étrange est également observable sur certains secteurs.

De la fumée blanche continue en effet de s'échapper du sol alors que les températures sont parfois descendues sous les -40°C ces dernières semaines et que les chutes de neige se sont localement montrées abondantes.

Ces panaches de fumée sont en fait des « feux zombies », qui sont caractérisés par des flammes maintenues en vie grâce à la « mousse de tourbe », un type de sol organique que l'on retrouve notamment dans la forêt boréale d'Amérique du Nord. Cette mousse de tourbe a permis de maintenir actifs certains incendies sous la surface du sol même plusieurs mois après leur survenue, agissant comme un isolant par rapport à la neige et au froid présent au-dessus de celle-ci.

Un risque important de reprise dans les prochains mois

En hiver, ces incendies zombies ne sont pas inquiétants, ceux-ci ne pouvant pas se propager à la surface où en raison du froid et de la neige présente sur celle-ci. Toutefois, lorsque le printemps s'imposera de nouveau, que les températures repasseront au-dessus de 0°C et que la neige fondra, ces incendies présents sous la surface pourraient de nouveau devenir problématiques.

Les autorités ont récemment recensé jusqu'à 106 incendies zombies actifs en janvier du côté de la Colombie-Britannique et 57 en Alberta, ce qui inquiète beaucoup les scientifiques. En effet, ce type de phénomène n'est pas inhabituel, la Colombie-Britannique ayant connu en moyenne 5 ou 6 incendies qui ont continué à brûler pendant l'hiver durant les dix dernières années.

C'est donc notamment leur nombre particulièrement important qui est alarmant cet hiver. Bien que ces flammes résiduelles devraient majoritairement se tarir d'ici le printemps, celles qui resteront encore actives pourraient bien engendrer de nouveaux incendies incontrôlables dès le mois de mars.

D'après les chercheurs, ce nombre important d'incendies zombies pourrait s'expliquer par une sécheresse de plus en plus marquée ces derniers mois sur la région. Depuis le début du mois de février, la majeure partie de la Colombie-Britannique se trouve d'ailleurs dans une situation de sécheresse "moyenne" à "extrême", selon la carte des sécheresses de la province.

De plus, les scientifiques ont également souligné que ce type de feu était de plus en plus fréquent ces dernières années en raison du réchauffement rapide du climat.

Une importante surveillance de ces feux zombies est donc nécessaire dans les prochaines semaines afin d'éviter que la situation ne s'aggrave de nouveau dès le printemps sur des régions déjà très durement touchées l'année dernière. Pour rappel, les incendies canadiens de l'année 2023 avaient été responsables de 27% du total annuel des émissions de carbones dues aux incendies de forêt à travers le monde.

Vidéos marquantes