Faites-vous du sport ? Voici comment donner une seconde vie à vos équipements
En France, les articles de sport et de loisirs représentent un gisement de déchets en pleine croissance. Depuis 2022, une filière de responsabilité élargie du producteur leur est dédiée. Faisons le point.

Dans les rayons des magasins de sport, le plastique a depuis longtemps supplanté le bois ou l’aluminium. Ces équipements sont des concentrés de performance, mais aussi de complexité : ce sont des produits pensés pour durer sur le terrain, pas pour se démonter à la fin.
Pourquoi le recyclage est si compliqué ?
Un tiers des matériaux utilisés dans les articles de sport et de loisirs (ASL) sont des plastiques, mais pas n’importe lesquels. Un ballon de foot, c’est du plastique souple ; une planche de surf, un composite en fibres de verre ; un casque, un assemblage vissé, clippé, collé.
Par conséquent, le tri est un vrai casse-tête, et le recyclage, un chantier technique et coûteux. Nous avons ici une fin de vie souvent non maîtrisée. Pourtant, le défi est immense : d’ici 2027, la moitié des équipements sportifs devront être recyclés, et jusqu’à 62 % pour les vélos.
REP ASL : la clé ?
Heureusement, un tournant s’est amorcé : la REP ASL (Responsabilité Élargie du Producteur pour les Articles de Sport et de Loisirs) a vu le jour. C’est un système où les fabricants, distributeurs et vendeurs sont obligés de prendre en compte la fin de vie des produits qu’ils mettent sur le marché.
Concrètement, depuis 2022, une écocontribution est incluse dans le prix de votre matériel neuf (souvent quelques centimes ou euros). Elle sert à financer la collecte, le tri, le broyage, le nettoyage… mais aussi le réemploi !
Comment ça marche ?
D’abord, on dépose ! Vos équipements usés ou cassés ne sont pas des déchets ordinaires. Ils peuvent être recyclés, réparés ou réutilisés dans des points de collecte spécialisés : déchetteries, clubs sportifs, magasins ou ressourceries.
Ensuite, on fait durer : entretenir, réparer ou acheter d’occasion allonge la vie de vos objets. C’est bon pour la planète, mais aussi pour notre portefeuille.
Selon les professionnels dans le monde de l'écoconception, plus un produit est simple à désassembler, plus il est facile à recycler. Vous vous dites sûrement, pourquoi ? Et bien, parce que le démontage permet de séparer facilement les différentes matières : plastique, métal, mousse, etc. qui, sinon, restent mélangées et rendent le recyclage beaucoup plus complexe… voire impossible.
D’où l’importance pour les marques de repenser la conception dès le départ : un casque fait d’une seule matière (polypropylène, par exemple) est bien plus facile à recycler qu’un assemblage complexe.
La circularité : un sport d'équipe
Cette nouvelle filière ne peut fonctionner que si tous les acteurs jouent le jeu : producteurs, recycleurs, fédérations sportives, clubs, collectivités… et bien sûr, nous toutes et tous.
Certaines fédérations commencent déjà à organiser des collectes sur les lieux de pratique, et des équipementiers expérimentent le désassemblage robotisé pour démonter en toute sécurité les équipements les plus complexes.
Quant aux matières biosourcées, elles sont parfois vues comme une solution miracle. Mais attention : leur recyclage est encore limité, et leur impact environnemental en phase de production reste à surveiller.
Source de l'article
Laire-Levrier, M., Guyot Phung, C., Charbuillet, C., & Perry, N. (2025, avril 10). Le défi du recyclage des plastiques des équipements sportifs. The Conversation.