États-Unis : que changerait le retour de Donald Trump au pouvoir pour l'environnement ?

Avancer, pour mieux reculer : le retour au pouvoir de Donald Trump aux États-Unis pourrait marquer un nouveau retrait du pays de l'Accord de Paris, mais aussi une montée en puissance des... énergies fossiles. Dramatique pour le climat !

Trump MAGA casquette USA
"Make America Great Again" était le slogan de campagne de Donald Trump en 2016, détourné en "Make Our Planet Again" par le président français en 2017 (photo Alexander - stock.adobe.com).

Après un premier mandat déjà dramatique pour le climat, entre 2017 et 2021, un éventuel second mandat pour Donald Trump, favori pour l'élection présidentielle américaine de novembre prochain, porterait un coup fatal à tout freinage de la hausse des températures au niveau mondial. En effet, la politique environnementale qu'il prévoit d'appliquer s'annonce brutale, très brutale.

Déjà il y a 7 ans, Donald Trump avait reculé sur la réduction des émissions de CO2 des centrales électriques, des voitures et des poids lourds, supprimé 50% des zones humides protégées des États-Unis ou encore autorisé des projets pétroliers dans la réserve naturelle nationale de l'Arctique. Cette fois, il va encore plus loin dans son "Projet 2025", qui présente en 900 pages sa feuille de route.

Les énergies renouvelables, une "escroquerie"

Le fond de sa politique n'a pas changé par rapport à 2017 : Trump continue à nier le réchauffement climatique et à empiler les "fake news". Dans son "Projet 2025", pas encore le programme officiel, mais rédigé par plusieurs de ses anciens conseillers, est inscrite une priorité : développer les énergies fossiles et remplacer le conseiller climatique de la Maison-Blanche par un conseiller "énergie/environnement".

Evidemment, comme il l'avait fait en 2017, Trump ferait marche arrière sur l'Accord de Paris, en se retirant du texte, que Biden avait rejoint à son arrivée au pouvoir. Impact direct sur le quotidien des citoyens américains, les bureaux des énergies renouvelables du ministère de l'Énergie seraient fermés, et la politique de soutien aux véhicules électriques abrogée.

Souvenons-nous que Trump avait promis, sur son réseau social, aux adeptes de la voiture électrique qu'ils allaient "rôtir en enfer". Le probable futur leader du deuxième plus gros pollueur mondial avait par ailleurs qualifié les énergies renouvelables d'"escroquerie", et scandé son slogan favori : "drill baby, drill", autrement dit "fore bébé, fore", rapport évidemment au pétrole. Ambiance...

Une purge dans le milieu scientifique ?

Terminé également l'Inflation Reduction Act, qui avait permis 369 milliards de dollars d'investissements en 2022 pour soutenir l'industrie verte sur 10 ans et créer des emplois dans la fabrication de batteries ou encore l'énergie solaire. Le "Projet 2025" prévoit également de réduire les financements aux agences de protection de l'environnement ou aux programmes de recherche dédiés au climat.

En promettant une "analyse critique" des études sur le réchauffement climatique, Trump prévoit une véritable purge dans le milieu scientifique en rejetant tous les travaux des chercheurs de l'administration Biden sur le sujet, alors qu'ils servent de base depuis les années 1990 au vote des budgets environnementaux. "Je n'y crois pas", avait déclaré l'ancien président à propos de ces rapports.

Alors que l'Europe s'inquiète de ce potentiel retour de Trump en raison de l'impact qu'il pourrait avoir sur le conflit en Ukraine, la communauté internationale devrait aussi s'inquiéter de la menace qui pèse sur la viabilité de nos engagements climatiques... Si les États-Unis dérivent de la trajectoire verte, qui devra agir davantage ?

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