Les diktats de la beauté ont des effets directs sur notre cerveau, selon les chercheurs
Pourquoi sommes nous tous, ou presque, attirés par les mêmes critères de beauté ? Comment le cerveau réagit-il lorsque nous scrollons sur les réseaux, en voyant ces vidéos présentant des corps “parfaits” ?

Tik Tok et Instagram. C’est par eux que passent, aujourd’hui, les diktats de la beauté. Si les magazines et les films sont toujours véhicules d’idées en la matière, ce sont bien les réseaux sociaux et leurs algorithmes qui sont responsables de ce que nous consommons aujourd’hui. Tâches de rousseur, dentition parfaite ou maigreur extrême, toutes les “tendances” passent par des milliards de smartphones dans le monde entier, des Etats-Unis au Japon, en passant par l'Italie. Et gare à ceux qui ne sont pas “parfaits”, selon Instagram.
Perte de confiance et comparaison incessante avec les diktats d’Instagram
Le problème, c’est que notre cerveau s’adapte. En effet, il se transforme au fur et à mesure que l’idée de la “beauté parfaite” change. Sois plus mince. Sois plus bronzée. Blanchis tes dents. Gagne plus de formes. De la “mode” des corps rachitiques des années 2000, popularisés par les top models de l’époque, aux formes généreuses des influenceuses comme Kim Kardashian, l’image du corps parfait et surtout, de la femme parfaite, change à une vitesse inquiétante. Et l’idée même d’un corps parfait est inquiétante.
Les critères de beauté changent à une vitesse inquiétante
Laura Elin Pigott est maître de conférences en neurosciences et en neuroréadaptation. C’est pour la revue The Conversation qu’elle s’est expliquée sur le sujet. Selon elle, vouloir atteindre un objectif si inaccessible a des répercussions catastrophiques. « Chaque nouvel idéal promet une perfection inaccessible à la majorité, alimentant ainsi la comparaison et le manque de confiance en soi ». Cependant, la chercheuse reste optimiste. Elle affirme que la “rééducation” de notre cerveau peut se faire dans les deux sens.
« Comprendre cette science est porteur d’espoir. Si nos perceptions peuvent être éduquées, elles peuvent aussi être rééduquées, nous permettant ainsi de reprendre le contrôle sur ce que signifie la beauté ». En effet, si notre cerveau peut porter autant d’attention à cette valeur particulièrement superficielle qu’elle l'esthétique, on peut l’éduquer à s'intéresser aux valeurs plus profondes, comme le travail ou l’empathie. Mais alors, comment expliquer que notre cerveau se focalise d’abord sur la “beauté” et pourquoi avons-nous quasiment tous les mêmes ?

D’abord, nous assimilons la symétrie au beau. Un visage aux traits esthétiques et symétriques sera considéré par la majorité comme “beau”. De plus, les critères de beauté tendent de plus en plus à être homogénéisés, bien que cela puisse changer d’une société à une autre. Les psychologues évoquent également le phénomène appelé « effet de simple exposition ». C’est le fait d’aimer de plus en plus quelque chose, à force de le voir. Et ça, les algorithmes l’ont bien compris.
C’est le fait de voir les mêmes vidéos en boucle qui font qu’à force, un critère de beauté peut devenir de plus en plus attirant. Mais alors, comment contrer cet idéal uniformisé ? En choisissant de regarder des vidéos diverses, présentant des physiques différents. Silhouette, âge, couleur de peau… Tout doit y être ! « Notre cerveau réagit à ce qu’on lui présente. Forts de ce constat, nous pouvons prendre conscience de la manipulation et choisir de reprendre le contrôle de notre perception de la beauté » positive Laura Elin Pigott.
Référence de l’article :
Comment les standards de beauté remodèlent facilement le cerveau, selon les neuroscientifiques