Environnement : l'Europe mauvaise élève face à ses objectifs pour 2030. Comment se situe la France ?

L’Agence européenne pour l’environnement vient de rendre public son rapport pour 2025. Les écosystèmes du continent sont dans un état alarmant. Malgré des progrès notables pour la réduction des gaz à effet de serre, l’UE brille par son retard voire l’abandon de ses efforts pour la biodiversité. La France doit aussi faire mieux.

80 % des habitats protégés sur le continent européen sont dans un état « médiocre ou mauvais »
80 % des habitats protégés sur le continent européen sont dans un état « médiocre ou mauvais » selon le rapport de l'AEE.

« Des progrès significatifs ont été réalisés dans la baisse des émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques, mais l’état général de l’environnement en Europe se dégrade. » C'est par cette sévère déclaration que l'Agence Européenne pour l'Environnement (AEE) résume son rapport publié ce 29 septembre.

Urgence à agir pour les écosystèmes

Alors que certains chefs d'États européens semblent vouloir mettre sur pause les efforts à fournir pour la protection de l'environnement ou faire marche arrière sur les progrès acquis ces dernières décennies, l'AEE pose un diagnostic alarmant qui appelle, au contraire, à redoubler d'efforts, car la santé et l'avenir des Européens est en jeu.

« Ce rapport rappelle que l’Europe doit maintenir le cap et même accélérer ses ambitions en matière de climat et d’environnement. Les récents événements climatiques extrêmes montrent à quel point notre prospérité et notre sécurité deviennent fragiles lorsque la nature se dégrade [...] » rappelle Teresa Ribera, vice-présidente exécutive chargée d’une transition propre.

« Retarder ou reporter nos objectifs climatiques ne ferait qu’augmenter les coûts, aggraver les inégalités et affaiblir notre résilience », Teresa Ribera.

La biodiversité reste fortement touchée, avec une nette diminution dans les écosystèmes terrestres, marins et d’eau douce d’Europe. Les modes de production et de consommation non durables, notamment alimentaires, exercent une pression constante laissant penser qu'il est « peu probable que les objectifs stratégiques fixés soient atteints d’ici 2030. »

Comment se situe la France ?

En France, les aires marines protégées restent massivement ouvertes à la pêche industrielle et aux techniques de pêche les plus néfastes. Le pays doit aussi poursuivre sa lutte pour une meilleure qualité de l'air, la diminution de la pollution de l'eau et des sols ou encore contre l'érosion de la biodiversité. La consommation d'énergies fossiles reste elle aussi encore trop prépondérante.

Côté progrès, l'Hexagone note une baisse des émissions de gaz à effets de serre de - 35 % et de l’empreinte carbone de - 13 % depuis 1990, une diminution couplée à la baisse du nombre de décès prématurés liés à l’exposition aux particules fines. En 2025, 31,3 % du territoire national est couvert par des aires terrestres protégées, l’objectif de 30 % fixé pour 2030 est donc atteint.

Catherine Ganzleben, chargée des Transitions durables et équitables, rappelle que « la durabilité n’est pas un choix, la question c’est quand la mettre en œuvre : à court terme, en commençant maintenant, ou va-t-on la remettre à plus tard, auquel cas cela sera plus difficile et les coûts de l’inaction seront plus élevés. »

Références de l'article :

Agence Européenne de l'Environnement, Europe’s environment and climate: knowledge for resilience, prosperity and sustainability

Notre environnement.gouv.fr, État de l’environnement en France

Libération, Au rapport «La survie de l’humanité dépend d’une nature de haute qualité» : l’alerte de l’Agence européenne de l’environnement