Chasse au loup : pourquoi la France fait-elle volte-face et accorde le droit d'abattre l'animal sans autorisation ?
Plus besoin de prévenir l'Etat avant d'abattre un loup. En 2026, l'autorisation préalable, jusque-là obligatoire, ne le sera plus. Les tirs devront néanmoins se dérouler uniquement en cas d'attaque de troupeau. Les défenseurs de la faune sauvage dénoncent une « chasse aux loups tous azimuts ».

Les éleveurs vont bénéficier d'un assouplissement pour tuer les loups gris. L’Etat entend passer d’un régime d’autorisation à un régime déclaratif a posteriori pour les tirs de défense. Autrement dit, les loups pourront être abattus sans autorisation préalable. L'éleveur aura simplement le devoir de déclarer l'animal mort aux autorités.
Alors que les défenseurs de la faune sauvage s'insurgent, certains éleveurs se disent satisfaits. D'autres considèrent que ce n'est pas encore assez face à l’augmentation des prédations. L’éleveur de brebis Claude Font, membre de la Fédération nationale ovine (FNO), regrette auprès du média Vert un taux de prélèvements « insuffisant au regard de la pression réelle subie par les éleveurs ».
Le loup gris, une espèce protégée
En juin dernier, l’Union européenne, avec la France en première ligne, avait procédé à un déclassement du loup, le faisant passer d'« espèce strictement protégée » à « protégée », afin de donner plus de flexibilité aux États membres pour gérer la population lupine.
Sa destruction reste interdite en France mais des dérogations existent. En cas d'attaque, tout éleveur peut demander une autorisation de tir de défense auprès de sa préfecture pour protéger les élevages de brebis, de chèvres, de vaches ou de chevaux.
Il nest plus nécessaire de prévenir lEtat avant de tuer un loup
— 20 Minutes (@20Minutes) September 24, 2025
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Certaines conditions s'appliquent, notamment que des mesures de protections aient déjà été mises en place (chien de garde, clôtures électriques…) ou que le nombre maximal de loup abattu chaque année n'ait pas encore été atteint. Actuellement 146 animaux ont été tués sur les 192 abattages autorisés pour l’année 2025.
Les défenseurs de la faune sauvage s'insurgent
Les associations de défense des animaux sauvages s’inquiètent d’une réduction des sanctions en cas de destruction illégale de loups : ces « délits lourdement sanctionnés s’agissant d’une espèce protégée pourraient relever demain de simples contraventions pour “atteinte non intentionnelle”.»
Dans un communiqué commun, des organisations de protection de la nature, dont le WWF, France Nature Environnement (FNE) ou la Ligue pour la protection des oiseaux, accusent l’État d'« organiser une réduction drastique de la présence » du loup avec la fin de l’autorisation préalable, craignant une « ouverture de la chasse aux loups » et la « possibilité de destruction tous azimuts ».
Références de l'article :
20 Minutes, Chasse : La France donne plus de souplesse aux éleveurs pour tuer les loups