Cyclones : vers un net regain d'activité sur l'Atlantique ces prochaines semaines ?

Alors que nous approchons du pic de la saison cyclonique, les conditions vont devenir très favorables à la formation de phénomènes tropicaux sur le bassin atlantique, laissant craindre des prochaines semaines à haut risque.

Ouragan
Pour le moment, un seul ouragan s'est formé sur l'Atlantique en 2025, le cyclone Erin qui a atteint la catégorie 5 à la mi-août

Avec des conditions devenant de plus en plus propices à leur formation, il se pourrait que les prochaines semaines se montrent très actives sur le plan des cyclones en Atlantique nord.

Un début de saison contrasté

Si les dates réelles varient d'années en années, on considère que la saison cyclonique débute officiellement le 1er juin pour se terminer le 30 novembre sur le bassin Atlantique nord. C'est durant cette période que les conditions nécessaires à la formation des phénomènes cycloniques sont le plus souvent réunies, permettant leur formation plus ou moins régulière en fonction des années.

Néanmoins, la période allant du mois de juin au début du mois d'août est en général assez peu active et il est même très rare d'observer des ouragans majeurs (catégorie 3 ou plus) durant cette période.

En revanche, l'activité cyclonique connaît un regain d'activité quasi systématique à partir de la mi-août jusqu'à connaître un pic aux environs du 10 septembre. C'est en effet à ce moment là que les conditions sont les plus favorables à la formation de cyclones en Atlantique nord.

Cette année, le début de saison est pour le moins contrasté. Six systèmes se sont formés depuis juin dernier sur le bassin, dont 5 sont restés au stade de tempête tropicale. Seul l'ouragan Erin se démarque par son intensité, celui-ci ayant atteint temporairement la catégorie 5 au large des Antilles le 16 août dernier.

Heureusement, cet ouragan majeur n'a touché aucune terre habitée et s'est ensuite éloigné sur le nord de l'Atlantique tout en perdant en intensité. De ce fait, la saison cyclonique 2025 est pour le moment considérée comme peu active, mais ce constat pourrait bien évoluer dans les prochaines semaines.

Une période très active dans les prochaines semaines ?

Si le début de saison est resté assez peu actif sur le bassin Atlantique, nous nous rapprochons du pic d'activité cyclonique, ce qui veut dire que, statistiquement, l'activité cyclonique devrait se montrer de plus en plus insistante. Une onde tropicale en provenance de l'Afrique de l'ouest est d'ailleurs sous surveillance de la part du National Hurricane Center, le centre de prévision des ouragans américain.

Celle-ci a en effet 30% de « chances » d'évoluer en cyclone dans les prochains jours avant de se diriger vers l'arc antillais. Cette onde tropicale évolue dans des conditions plutôt favorables à la formation de tempête tropicale/cyclone, à savoir des eaux chaudes et un environnement peu cisaillé en altitude.

Il est d'ailleurs important de noter que l'eau est anormalement chaude actuellement entre la mer des Caraïbes et le golfe du Mexique avec en moyenne 30/32°C en surface, de quoi apporter le carburant nécessaire au renforcement rapide d'un système tropical. Ces eaux chaudes vont persister dans les prochaines semaines sur ces régions.

De plus, nous entrons dans une nouvelle phase climatique. Selon l'Organisation météorologique mondiale, il y a 55% de chances pour que La Niña se mette en place entre septembre et novembre. Or, il est prouvé que La Niña a tendance à favoriser la formation des cyclones sur le bassin Atlantique nord, notamment en raison de conditions bien moins cisaillées en altitude que durant El Niño ou en phase neutre.

Ainsi, les conditions devraient devenir très favorables aux phénomènes tropicaux sur le bassin Atlantique nord dans les prochaines semaines, ce qui pourrait apporter une seconde partie de saison cyclonique 2025 à haut risque entre les Antilles et les côtes nord américaines. Une situation qu'il conviendra de surveiller avec attention.

Référence de l'article :

Le risque d'ouragans va exploser ces prochaines semaines, Futura-Sciences (04/09/2025), Karine Durand