Réchauffement et surpêche : le maquereau se fait de plus en plus rare dans les eaux françaises, quelles conséquences ?

Alors que le maquereau s'effondre dans l’Atlantique Nord-Est, ainsi que dans les eaux françaises, les captures autorisées pour 2026 ont été largement revues à la baisse par l'Union Européenne. Cela fait craindre une forte hausse des prix mais met également en lumière l'intense raréfaction de ce poisson.

La population de maquereau est tombée à un niveau où sa reproduction n'est plus assurée.
La population de maquereau est tombée à un niveau où sa reproduction n'est plus assurée.

Après plus de deux jours de négociations, les 27 pays de l'Union Européenne ont trouvé un accord sur leurs quotas de pêche en 2026. L'un des points les plus sensible était le maquereau dont la population s'est effondrée dans l'Atlantique Nord. Les scientifiques recommandaient une forte baisse des prises de ce poisson. L'UE a donc tablé sur une baisse de 70% pour les six premiers mois de l'année prochaine.

Avec le réchauffement climatique, le maquereau a migré vers le nord de l'Atlantique pour y trouver des eaux plus froides. Or ces eaux sont massivement pêchées par l'Islande et la Norvège accusés de ne pas tenir compte des recommandations scientifiques.

Grâce au blocage, notamment de la France, de la Belgique ou des Pays-Bas, l'Islande ne bénéficiera pas cette fois-ci des « préférences de la Haye », des accords qui jusque-là permettaient à l'Islande de se voir attribuer des quotas de pêche plus élevés pour certaines espèces.

Conséquences économiques

Le prix du maquereau a presque triplé en 15 ans. « Un gros absent, ça sera le maquereau, explique Laurent Duf, poissonnier à Dunkerque au micro de France Info. « Trop cher pour l'instant, en tout cas. Un maquereau, on va dire, à plus de 8, 9 euros le kilo, ça ne se vendra pas. »

Certaines poissonneries affichent même des prix jusqu'à 12 euros le kilo, une conséquence difficile à suivre pour les foyers français dont plus de 40 % achètent le poisson emblématique sous la forme de conserves.

Côté pêcheurs, on dénonce une concurrence déloyale, comme l'explique le pêcheur Laurent Dufour : « On nous retire du quota de maquereau tous les ans [...] c'est retirer du chiffre d'affaires. On demande que ce soit plus équitable, et que ça revienne un petit peu plus aux artisans. »

Conséquences environnementales

La population de maquereau est tombée à un niveau où sa reproduction n'est plus assurée. Les autres espèces qui se nourrissent de ce poisson pour vivre, comme les oiseaux, les mammifères marins et le grand thon, souffrent de la disparition du maquereau, un phénomène qui pourrait provoquer un préoccupant effet domino sur tout l'écosystème.

Références de l'article :

France Info, Pêche : le maquereau, qui se raréfie dans les eaux françaises, coûte de plus en plus cher

Le Monde, Le maquereau s’effondre dans l’Atlantique Nord-Est, les captures autorisées pour 2026 en très forte baisse