Canicule : pourquoi la pollution à l'ozone s'aggrave ?

Alors que la France a connu une fin de semaine caniculaire, les températures élevées se sont accompagnées d'un pic de pollution à l'ozone. Pourquoi cette particule prospère en ces temps de forte chaleur ?

Pollution ozone Lyon
En raison du pic de pollution à l'ozone lié à la chaleur, la métropole de Lyon a instauré la circulation différenciée.

Alors que la canicule frappait la France vendredi et samedi avec des températures record, certaines villes, départements ou régions comme l'Île-de-France, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse ou la métropole de Lyon ont instauré des restrictions de circulation en raison d'un pic de pollution à l'ozone.

Cette particule (O3) est un polluant secondaire (pas émis directement dans l'air) qui se forme à partir de réactions chimiques entre les oxydes d’azote (NOx), souvent dus au trafic routier et les composés organiques volatils (COV), produits entre autres par l'industrie, les solvants ou encore les végétaux.

Soleil et chaleur : le contexte idéal…

La réaction chimique qui permet la formation de l'ozone a besoin de rayons UV (donc d'un fort ensoleillement), de chaleur et de peu de vent pour pouvoir se produire. Les périodes caniculaires sont donc un contexte idéal, d'où la concomitance entre pics de chaleur et pics de pollution l'été.

Ainsi, dès que la température dépasse 30 degrés et que le vent ne souffle pas suffisamment pour disperser les particules polluantes, la réaction chimique de formation de l'ozone devient plus intense qu'en temps normal.

La relative bonne nouvelle est que le vent de Sud ayant soufflé samedi sur une bonne partie de la France a dispersé une partie de cette pollution à l'ozone. Une canicule se produisant sous un dôme de chaleur, autrement dit une situation de blocage sans vent, aurait sans doute donné une pollution encore plus intense.

Quels effets sur la santé ?

L'intérêt de prendre des restrictions de circulation est donc évidemment de réduire l'une des sources de cette pollution : le trafic routier. Le seuil d'information est établi à 180 µg/m3 d'ozone en moyenne horaire, et 240 µg/m3 pour le seuil d'alerte. Lorsque ces seuils sont franchis, un risque existe pour la santé humaine.

L'ozone est un gaz irritant, qui pénètre facilement jusqu'aux voies respiratoires les plus fines. Il peut entraîner une inflammation des bronches, une toux sèche, une gêne respiratoire (asthme), voire des effets cardiovasculaires. En cas de pic, il est conseillé de limiter les sorties, ainsi que les activités physiques.

L'institut Airparif a constaté que depuis 15 ans, les moyennes annuelles d’ozone ont été presque multipliées par deux à Paris. L'action politique de lutte contre la pollution et le réchauffement climatique devient plus que nécessaire pour empêcher une catastrophe sanitaire.

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