Alerte : nous manquons de temps pour maintenir le réchauffement climatique à des niveaux sûrs

Alors que la COP 28 approche, des chercheurs ont analysé notre budget carbone pour que le réchauffement climatique reste sous la barre symbolique des +1.5°C et les résultats de leur étude sont loin d'être encourageants.

Gaz à effet de serre
Nos émissions de gaz à effet de serre sont encore trop importante pour que le réchauffement climatique ne dépasse pas la barre symbolique des +1.5°C dans un futur proche

Alors que la COP 28 à Dubaï approche à grands pas, les chercheurs tirent la sonnette d'alarme. La fenêtre pour maintenir le réchauffement climatique à des niveaux sûrs ne va pas tarder à se fermer.

La barre des +1,5°C maximum est inatteignable ?

La COP 28 s'ouvrira le 30 novembre prochain aux Émirats Arabes Unis. Durant celle-ci, le premier bilan mondial destiné à évaluer les progrès vers la réalisation de l'accord de Paris sur le climat en 2015 sera discuté.

Récemment, des chercheurs de l'Imperial College London au Royaume-Uni ont publié une étude dans la revue Nature Climate Change qui pourrait aider les nations se réunissant lors de la COP 28 à répondre à cette question.

Ces scientifiques ont en effet analysé notre budget carbone, c'est à dire la quantité de CO2 que nous pouvons émettre tout en maintenant l'objectif de ce fameux accord de Paris. Ceux-ci ont pu calculer que pour garder 50% de chance de rester sous la barre des +1,5°C de réchauffement climatique par rapport à l'ère préindustrielle, nous ne devons pas émettre plus de 250 milliards de tonnes de CO2 à l'échelle de la planète.

Cette estimation diffère d'ailleurs des estimations du GIEC établies en 2020 où le budget carbone se montrait bien supérieur. Le rapport 2021 de l'Organisation des Nations Unies sur le climat estimait quant à lui à une chance sur trois la possibilité pour que ce bilan soit aussi bas que celui estimé par les scientifiques en charge de cette étude.

En d'autres termes, cette étude démontre que, si des mesures sont régulièrement adoptées pour limiter le réchauffement climatique et ses impacts à l'échelle de la planète, nous n'en faisons aujourd'hui toujours pas assez pour qu'il se maintienne sous les +1,5°C. Les scientifiques estiment d'ailleurs que ce seuil sera dépassé dans moins d'une décennie au niveau de nos émissions actuelles de CO2.

L'objectif du 0 émission net : trop d'inégalités

Les chercheurs ont également voulu attirer l'attention sur l'importance de ne pas prendre pour argent comptant les estimations centrales. En effet, celles-ci peuvent différer de la réalité et surtout de la tendance générale, comme c'est le cas pour ce fameux budget carbone.

Aujourd'hui, les émissions mondiales de gaz à effet de serre continuent d'augmenter et sont surtout de plus en plus inégales en fonction des pays/régions. Par exemple, l'Inde est devenue récemment le 3ème émetteur de gaz à effet de serre à l'échelle de la planète alors que l'Union Européenne est quant à elle repassée 4ème, celle-ci réduisant ses émissions depuis plusieurs décennies alors que d'autres ne font que les augmenter.

Ces inégalités engendrent une réelle problématique pour efficacement réduire les émissions de CO2 à l'échelle de la planète, ce qui appuie encore plus l'argument avançant le fait que « la fenêtre permettant de maintenir le réchauffement à des niveaux sûrs se ferme désormais rapidement. »

Les chercheurs ont également mis en avant les aspects bénéfiques d'un système à zéro émission net, c'est à dire le moment où un équilibre sera atteint (si il est atteignable) entre nos émissions et les absorptions de CO2. Dans cette optique, les scientifiques en charge de cette étude ont émis l'hypothèse que le climat observerait un réchauffement suivi d'un refroidissement.

Avec le réchauffement, la végétation pourrait pousser plus vite et donc absorber entre autres plus de CO2, ce qui rétablirait l'équilibre par la suite et donc un refroidissement progressif si nos émissions n'augmentent pas.

Toutefois, les chercheurs appuient également sur le fait que chaque fraction de degré supplémentaire de réchauffement rendra la vie plus difficile pour les populations et les écosystèmes, ce qui pourrait annihiler cet espoir d'équilibre à l'avenir. Il appartient donc désormais aux dirigeants et aux gouvernements d'agir pour que cet espoir ne disparaisse pas complètement.


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