Alerte : vers un "lent effondrement" de la banquise antarctique ?

Allons-nous vers un "lent effondrement" de la banquise antarctique, comme le redoutent les scientifiques ? En tout cas, les niveaux de glace atteignent depuis plusieurs mois des niveaux bas sans précédent... Avec quelles conséquences ?

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Alors qu'à cette époque de l'année, 16,4 millions de kilomètres carrés de glace devraient être formés en Antarctique, on en recensait que 14,1 millions la semaine dernière...

Les scientifiques tirent la sonnette d'alarme : alors que l'hiver est bien installé dans l'hémisphère Sud, la banquise en Antarctique demeure à des niveaux historiquement bas, jamais atteints. Selon certains, qui s'expriment dans le Guardian, il pourrait s'agir du début d'un lent effondrement global de la banquise, à cause du réchauffement climatique. Quelles en seraient les conséquences ?

"Quelque chose d'important est en train de se passer"

C'est le spécialiste des glaces de mer, Will Hobbs, qui travaille à l'université de Tasmanie, en Australie, qui est le plus alarmiste à ce sujet, utilisant les termes "sans précédent" et "choquant". Depuis 1979, il n'y a en effet jamais eu aussi de peu de glace en Antarctique, selon les données satellites du gouvernement des Etats-Unis.

Alors que l'été austral battait son plein, en février dernier, la banquise avait déjà atteint un record de faible étendue, pour la deuxième année consécutive. En cette fin juillet, alors que la glace se reforme (c'est l'hiver austral), on ne recense que 14,1 millions de kilomètres carrés de banquise, contre 16,4 kilomètres carrés à l'accoutumée. C'est l'équivalent d'un pays plus grand que le Mexique qui n'a donc pas réussi à geler...

"On a le sentiment que quelque chose de vraiment important est en train de se passer cette année", selon Walt Meier, chercheur spécialiste de la banquise à l'université du Colorado. Ce qui inquiète, c'est que le retard de la banquise fin juillet est encore plus important que celui de février, de quoi imaginer un cycle vicieux, infernal, aux conséquences terribles, d'autant que ces records sont battus chaque année depuis 2016.

Des conséquences durables

La température de l'air et la chaleur présente dans l'eau ne sont pas les seuls éléments qui agissent sur l'étendue de la banquise antarctique. Celle-ci est aussi affectée par les tempêtes, les vents dominants, la salinité de l'eau ou encore la façon dont les différentes couches de l'océan se mélangent.

Mais peu importe les causes, les conséquences de cette fonte seront durables. L'été prochain pourrait présenter un niveau de glace "très déficitaire", selon d'autres spécialistes, compte tenu du niveau déjà très bas cette année. Comme cette glace protège les glaciers en atténuant les grosses vagues, les prochaines tempêtes risquent malheureusement de les briser... Et puis n'oublions pas la première conséquence de la fonte des calottes de glace : la montée du niveau des mers sur toute la planète...

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