Et vous, que pensez-vous de l’usage de l’IA en médecine ?

La médecine, assistée par l’intelligence artificielle. C’est déjà une réalité. Mais pour la Haute autorité de santé, pour utiliser cet outil à bon escient, il est important d’en connaître ses limites. Le but est d’aider les médecins de la meilleure façon possible.

Des opérations assistées par l'IA
Des opérations assistées par l'IA

IA au cœur de la médecine. C’est déjà en cours. L’utilisation d’exosquelettes pour le personnel de santé existe déjà. Leurs nombreuses vertus ont été démontrées et c’est un franc succès. Mais quid de l’usage de l’intelligence artificielle dans la pratique ? Pour la Haute autorité de santé (HAS), ce n’est pas une mauvaise chose, à condition que l’usage soit réglementé et encadré, afin d’éviter toute erreur possible. Le mieux : limiter l’usage de l’IA à des tâches spécifiques, qui ne tuent pas les compétences humaines.

La vérification des informations données par l’IA, une part essentielle du travail

La HAS énonce les domaines dans lesquels l’utilisation de l’IA peut être particulièrement bénéfique : la vulgarisation scientifique pour les patients, l’aide à la gestion des ressources des différents établissements, aide administrative… Le plus important pour l’autorité française, c’est de ne pas laisser l’IA prendre le dessus sur les compétences humaines. En effet, trop déléguer pourrait engendrer une perte de connaissances. "Une infirmière d’accueil d'un service des urgences utilisant un système d’IA générative pour l'assister au triage des patients tout en conservant une part de triage sans cette aide pourra effectuer ce tri même si le système dysfonctionne", explique la HAS.

Etre assisté par l’IA, sans jamais oublier ses propres compétences

En somme, l’intelligence artificielle peut être intégrée, mais à certaines conditions. "Les systèmes d'IA générative peuvent être un levier d'amélioration pour favoriser la qualité dans le système de santé [...] Pour cela, ils doivent être utilisés dans une démarche raisonnée, pour le bénéfice des personnes et pour soutenir les professionnels", affirme la HAS. Dans un communiqué de presse, datant de jeudi dernier, l’autorité explique que l’usage de l’IA ne peut pas se faire sans le professionnel.

La HAS juge également que le professionnel se doit de vérifier l’information donnée par l’IA. En effet, qu’il s’agisse de ChatGPT, Mistral AI ou encore, CoPilot, toutes sont susceptibles d’“halluciner”. En d’autres termes, cela signifie que l’intelligence artificielle va exposer une information comme une vérité absolue, alors que celle-ci ne se base sur rien. Sans vérification systématique, l’erreur médicale peut survenir à tout moment. Pour la HAS, il est essentiel de sourcer l’information.

L'IA permet d'améliorer la médecine de précision
L'IA permet d'améliorer la médecine de précision

De même, à propos de ces sources, l’autorité affirme qu’il faut les "consulter dès que nécessaire pour prendre connaissance de leur contenu et les vérifier en se référant à d’autres sources fiables." Enfin, les données personnelles peuvent être également un sujet sensible. La HAS assure qu’il faut "vérifier dans chacune des requêtes qu'aucune information permettant l'identification directe ou indirecte ou relevant du secret médical n’est partagée." Les problèmes : les big data d’une part et la vérification, qui engendre un capital temps important, alors que l’IA est censée en faire gagner.

La France, au même titre que l’Allemagne et le Danemark, veut se positionner comme leader dans le domaine de l’usage de l’IA dans la santé. Et, pour cette raison, la HAS confirme que oui, l’IA peut se révéler être un atout majeur dans ce secteur, que ce soit en médecine préventive, pour la santé mentale et même pour l’assistance aux chirurgies. A condition que l’IA soit un soutien et qu’elle ne tue pas le savoir-faire humain.

Références de l’article :

Les soignants peuvent utiliser l'IA, mais avec précaution, estime la Haute autorité de santé

L’IA générative en santé : oui, avec un usage responsable

Les 10 pays les plus avancés sur l'intelligence artificielle