Parkinson ou Alzheimer, bientôt traités grâce à un casque à ultrasons ? C’est l’objectif de ces scientifiques
Bientôt la fin de la méthode des électrodes ? C’est possible. Des chercheurs ont mis au point un casque à ultrasons capable de traiter les maladies neurodégénératives. Une technique moins invasive qui semble montrer de belles perspectives, grâce aux premiers essais.

Traitement non invasif. C’est l’objectif de Charlotte J. Stagg. Elle est professeure à l’Université d’Oxford en Angleterre et, il y a plus de douze ans, elle s’est lancée, avec ses consœurs et ses confrères, dans un projet qui a pour but de révolutionner la médecine : créer un casque à ultrasons, pouvant traiter les maladies neurodégénératives, comme la maladie de Parkinson ou encore, Alzheimer. Un projet ambitieux à l’époque et qui semble, aujourd’hui, porter ses fruits.
Un casque à ultrasons, intégré aux IRM
La professeure est co-autrice d’une étude parue le 5 septembre dernier dans la revue Nature communications. Cette étude mentionne le fameux casque, fabriqué notamment dans le but de bouleverser les techniques actuelles, particulièrement invasives. La technique de stimulation cérébrale profonde est dans la ligne de mire des professionnels. C’est celle-là même que les scientifiques entendent remplacer grâce au casque.
Un casque peu discret, assez volumineux
La Fondation pour la recherche médicale décrit cette technique comme le fait d’“implanter des électrodes au cœur du cerveau permettant de délivrer un courant électrique qui modifie le fonctionnement de groupes précis de neurones.” Une méthode jugée bien trop agressive, trop invasive, pour de nombreux médecins. Les ultrasons sont bien moins violents que les électrodes et surtout, ils sont bien plus précis. En effet, les chercheurs affirment pouvoir toucher des zones du cerveau jusqu’à 1000 fois plus petites, par rapport aux électrodes.
La professeure Charlotte J. Stagg n’est pas peu fière du chemin parcouru. “Quand on a débuté ce projet, j’étais enceinte de ma fille. Elle a 12 ans maintenant. J’espère que nous verrons les premiers essais cliniques avant qu’elle aille à l’université”. Pour le moment, un essai avec sept participants a pu mettre en lumière les avantages de ce casque sur les potentiels problèmes futurs liés à une telle maladie.

Une consœur de l’Université de Plymouth semble également satisfaite du travail des scientifiques et a affirmé que ce dernier “représentait une avancée fondamentale en neurosciences qui ouvre la voie à des applications cliniques”. Petite ombre au tableau, apportée par Ioana Grigoras, chercheuse à Oxford et co-autrice de l’étude. Elle décrit le casque comme étant “volumineux” et donnant “une sensation d’étouffement lorsqu’on le met sur la tête”, avant de faire l’éloge du casque. Un petit prix à payer face à l’avantage.
Charlotte J. Stagg est très optimiste par rapport à ce casque. “Chez les patients atteints de la maladie de Parkinson, l’objectif serait de cibler une région du contrôle moteur et de voir les tremblements disparaître”. Un changement de vie radical, qui va bien au-delà. Ce casque pourrait bien être la solution pour traiter d’autres types de maladies, tels que la schizophrénie, les problèmes d’addiction ou encore, la dépression.