La météo favorise-t-elle les poussées de COVID-19 ? Une étude établit un lien entre humidité et transmission du virus

De nouvelles recherches révèlent comment les conditions météorologiques, en particulier la pression atmosphérique et l’humidité, peuvent influencer la propagation de la COVID-19, fournissant des outils potentiels pour prédire les épidémies et façonner les futures stratégies de santé publique.

De nouvelles recherches révèlent que de faibles niveaux de pression atmosphérique et d’humidité peuvent accélérer la transmission de la COVID-19, soulignant le rôle de la météo dans la prévision de la pandémie.

Les conditions météorologiques peuvent-elles aider à prédire les épidémies de COVID-19 ? Une nouvelle étude suggère que c’est possible. Des chercheurs ont découvert que la faible pression atmosphérique et les faibles niveaux d’humidité augmentent considérablement le risque de transmission du virus. Leurs résultats, publiés dans la revue Frontiers in Public Health, pourraient aider à améliorer la prévision des épidémies.

Comment la météo influence la propagation du COVID-19 ?

Une équipe internationale de chercheurs a analysé les données recueillies en Espagne, entre septembre 2020 et février 2021. À partir des résultats des tests PCR et des données météorologiques de 187 stations automatisées, ils ont appliqué des modèles statistiques pour découvrir les liens entre les conditions météorologiques et les cas de COVID-19. Leurs résultats indiquent qu’une faible pression atmosphérique, fréquente au début de l’automne, entraîne une augmentation des infections en une semaine, tandis qu’une faible humidité relative déclenche une augmentation des cas en seulement trois jours.

L’étude suggère que les conditions météorologiques changeantes de l’automne, caractérisées par une baisse des températures et une augmentation de l’humidité, pourraient créer des conditions favorables à la propagation du SRAS-CoV-2.

L’étude souligne que la météo n’est pas le seul facteur à l’origine des épidémies de COVID-19 : le comportement humain et les mesures d’atténuation jouent toujours un rôle prépondérant. Cependant, la capacité d’intégrer les données atmosphériques dans les modèles de santé publique pourrait offrir un système d’alerte précoce, permettant aux communautés de prendre des mesures proactives.

Analyse des données : ce que révèle cette étude sur la météo et la transmission des virus

Pour déterminer le lien entre la météo et la propagation du virus, les chercheurs ont utilisé des modèles de régression multiple, en examinant neuf variables météorologiques. Ils ont découvert que si la température, les précipitations et le vent avaient des effets incohérents, la pression atmosphérique et l’humidité présentaient la plus forte corrélation avec les taux de transmission de la COVID-19.

Au cours des deuxième et troisième vagues de la pandémie en Espagne, le modèle a réussi à expliquer de 14 à 45 % de la variabilité des cas dans huit régions sanitaires.

« Nos travaux montrent que les facteurs climatiques ont un impact mesurable sur la propagation du SARS-CoV-2, en particulier dans les contextes où les restrictions de mobilité sont limitées », a déclaré Josep L. Pelegrí, chercheur à l'ICM-CSIC.

Même lorsqu’il a été testé sur des données ultérieures de la troisième vague, le modèle a conservé sa précision prédictive, renforçant l’idée que les conditions atmosphériques peuvent servir d’indicateurs précoces du risque de pandémie.

Ce que cela signifie pour la santé publique : utiliser la météo pour améliorer les prévisions du COVID-19

Ces résultats soulignent l’importance de tenir compte des conditions météorologiques dans les prévisions de maladies. En intégrant les données atmosphériques dans les modèles épidémiologiques, les experts peuvent mieux prévoir les tendances saisonnières de la COVID-19 et élaborer des stratégies d’atténuation ciblées. Par exemple, les responsables de la santé publique pourraient émettre des alertes précoces avant les conditions météorologiques à haut risque, en encourageant le port du masque ou en augmentant la ventilation à l’intérieur.

Bien que l’étude soit prometteuse, les chercheurs mettent en garde contre le fait que la météo n’est qu’une pièce du puzzle. Le comportement social, les taux de vaccination et les variants émergents continueront de façonner l’évolution de la COVID-19. Néanmoins, cette recherche ouvre la voie à une meilleure préparation, en particulier face à de futures pandémies influencées par le changement climatique.