L'activisme climatique se limite-t-il aux banderoles, mégaphones et blocages de routes ? Qu'en est-il en France ?
L’activisme climatique ne se résume pas aux manifestations spectaculaires. En France comme ailleurs, citoyens et associations agissent de multiples façons pour préserver la planète, relier écologie et justice sociale, et influencer les décisions politiques. On fait le point.

Tapez « activistes climatiques » sur Google et vous verrez des images de banderoles, mégaphones, actions spectaculaires, parfois extrêmes comme coller ses mains sur un bureau ou jeter de la soupe sur un tableau. Ces clichés renforcent le stéréotype selon lequel l’activisme serait uniquement bruyant et radical.
Les clichés ne reflètent pas la réalité
Pourtant, comme le montrent les expériences des Nanas de Lancashire au Royaume-Uni, qui ont lutté contre le fracking à Preston New Road en 2018-2019, l’activisme peut être discret et tout aussi efficace. Les habitants se sont mobilisés pour protéger leurs maisons, l’eau locale et la faune, alternant entre présence sur le site et actions moins visibles, comme le lobbying ou la sensibilisation.
Cette mobilisation a permis l’arrêt du fracking malgré la décision du gouvernement conservateur qui avait annulé le refus du conseil local.
Radicalité et complémentarité : des stratégies qui se nourrissent
Les mouvements climatiques comportent des fronts plus radicaux, dont les actions spectaculaires attirent les médias. Ce phénomène, appelé « radical flank effect », permet aux initiatives plus modérées de s’installer et d’avoir un impact.
Une étude récente montre que des activistes de tous âges et profils, de Just Stop Oil, Greenpeace aux associations locales et jardins partagés, partagent la même inquiétude pour l’avenir de la planète. Tous expriment parfois frustration et colère face à l’inaction politique. Une participante décrit un climat de « très peu de foi dans les gouvernements, juste une énorme déception ».
Pour autant, la complémentarité est essentielle. Un activiste de longue date d’Extinction Rebellion souligne :
Les actions spectaculaires et les efforts en coulisses se combinent pour produire des victoires tangibles, comme l’arrêt du fracking en Lancashire.
La mobilisation française : élargir les horizons
En France, l’activisme climatique se déploie aussi de manière diversifiée. Ce 28 septembre 2025, plus de 260 collectifs ont organisé 65 marches pour le climat, mais également pour la justice sociale et les libertés. Ce choix stratégique répond à la nécessité de relier écologie et autres enjeux sociétaux, tout en maintenant l’écologie au centre du débat politique et médiatique.
Soraya Fettih, de 350.org, résume l’urgence :
Ces mobilisations s’inscrivent dans un calendrier qui va de la COP30 au Brésil aux élections municipales prévues en mars 2026, et cherchent à influencer les décisions politiques tout en mobilisant l’opinion publique.
Chacun peut agir : une palette d'initiatives
L’activisme ne se limite pas à crier dans la rue. Les recherches montrent que les jeunes, les retraités, les salariés et les bénévoles trouvent chacun leur rôle dans des hubs climatiques, des associations locales ou des projets communautaires. En France, comme dans plusieurs pays dans le monde, il s’agit d’un écosystème d’actions et de solidarités, où chaque geste compte, qu’il soit spectaculaire ou discret.
Les actions sont donc très variées : participer à des manifestations, sensibiliser son entourage, soutenir des campagnes locales ou s’impliquer dans la protection de la biodiversité... Les victoires viennent de la combinaison de toutes ces initiatives, visibles ou discrètes. Chaque geste contribue à relancer l’urgence écologique et à construire une société juste et durable.
Références de l'article
Garric, A., & Goar, M. (2025, 28 septembre). Les mouvements écologistes appellent à manifester dimanche pour le climat, mais aussi pour Gaza et la justice sociale. Le Monde.
Walley, B. (2025, 25 septembre). Why you don’t have to block roads or glue yourself to buildings to be a climate activist. The Conversation.