Et si les jeux vidéo comme Minecraft pouvaient aider la recherche scientifique ? Est-ce vraiment possible ?

Les jeux vidéo sont souvent décriés. Pourtant, de nombreux scientifiques voient en eux une chance inouïe de faire avancer la science, au travers d’expérimentation et d’études, notamment pour en savoir plus sur le comportement humain. L’une de ces études s’est inspirée du célèbre jeu vidéo Minecraft. L’objectif des scientifiques : connaître la meilleure forme d’apprentissage.

Les jeux vidéo, un terrain d'expérimentation scientifique
Les jeux vidéo, un terrain d'expérimentation scientifique

Game over. Pas forcément ! Et si les jeux vidéos détenaient les réponses dans de nombreux domaines scientifiques ? Ils ne seraient donc pas uniquement ces jeux qui abrutissent les enfants et les rendent addicts. Pour Raphaël Granier de Cassagnac, physicien, ils résultent d’une opportunité énorme pour les sciences. “En utilisant l’expérience des joueurs, on réalise des études sur le comportement humain, en psychologie, ou même en épidémiologie.”

Les jeux vidéos pourraient donc être un véritable terrain d’expérimentation

Les jeux vidéo sont donc un véritable objet d’études. L’une d’entre elles, publiée dans la revue Nature Communications par une équipe de chercheurs internationale, porte sur le mécanisme d’apprentissage social et individuel. Pour cela, les scientifiques se sont appuyés sur le jeu vidéo le plus vendu de l’histoire, Minecraft. Du Japon aux USA, les gamers sont fans. La question est : quelle est, pour l’être humain, la meilleure façon d’apprendre ?

L’utilisation de Minecraft, le jeu vidéo le plus vendu de l’histoire

L’expérience a réuni 128 participants. Leur consigne était des plus simples : lors de leur session de jeu, ces derniers devaient récolter des citrouilles ou des pastèques. La recherche de nourriture : une tâche crédible pour les scientifiques. Charley Wu, spécialisé en sciences cognitives, déplore le manque de lien entre les recherches sur l’apprentissage individuel et l’apprentissage social. Une erreur, selon lui. “De nombreuses études antérieures utilisent des tâches où il existait seulement deux options. Mais les environnements réels sont beaucoup plus dynamiques”.

Revenons-en donc à l’exercice. Les participants avaient pour tâche d’annihiler les blocs de citrouilles et de pastèques. A cela, s’ajoutait la tâche suivante : récupérer une récompense, qui était ensuite visible grâce à une petite tornade bleue au-dessus du personnage. Les autres joueurs pouvaient voir ce petit tourbillon. Le but de ce test : savoir si, pour les joueurs, il valait mieux avancer et faire cavalier seul ou alors, s’intéresser au jeu des autres participants.

Minecraft, sujet d'étude scientifique
Minecraft, sujet d'étude scientifique

La réponse est plutôt surprenante : les gagnants du jeu s'adaptaient à chaque fois. Il n’y avait pas de stratégie prédéfinie. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques se sont penchés sur trois points précis lors de l’observation pendant les sessions de jeu : le regard des participants, les mouvements qu’ils effectuaient et le choix de recherche pour lequel ils optaient.

Ce n’est pas la première fois que Minecraft est utilisé comme objet d’étude. Charley Wu ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Il souhaite étudier ce même jeu vidéo sur plusieurs générations et également, continuer à travailler dans le milieu de l’environnement virtuel. D’autres jeux vidéo, comme One Hour Life ou World of Warcraft, ont également servi de support pour des études scientifiques. Dans le cas de World of Warcraft, c’est suite à un bug du jeu que les spécialités en épidémiologie se sont penchés sur la question : le virtuel peut-il prévenir les épidémies réelles ?

Référence de l’article :

Quelle est la meilleure manière d’apprendre ? La réponse grâce à une expérience menée sur Minecraft