Coronavirus : les effets du confinement sur la pollution

Quand le gaz n’est pas là, les oiseaux chantent ! Outre l’éveil des symphonies matinales des oisillons, le confinement permet d’améliorer la qualité de l’air. Retour sur les gaz à l’origine de la pollution atmosphérique…

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Trafic aérien : la fermeture des aéroports a permis de réduire les rejets de CO2 de 87%.

Les mesures de sécurité instaurées pour limiter la propagation du COVID-19 font baisser la pollution atmosphérique. Preuves à l’appui au-delà de notre odorat : le magazine The Atlantic rapporte que les satellites « ont détecté une diminution significative de la concentration d’un polluant atmosphérique, le dioxyde d’azote (NO2) » en Chine et en Europe. Le cabinet de conseil en management Sia Partners estime par ailleurs que chaque jour de confinement se solde par une diminution de 58% des émissions de dioxyde de carbone (CO2) en Europe .

Mais que sont le dioxyde d’azote (NO2) et le dioxyde de carbone (CO2) ?

Le dioxyde d’azote (NO2) est un polluant atmosphérique se formant essentiellement lors de la combustion d’énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz). Il est émis par les secteurs des transports, des centrales thermiques (charbon principalement) et des activités industrielles. Ce gaz est par ailleurs particulièrement nocif pour notre santé : il fragilise notre système respiratoire en augmentant la perméabilité et l’irritabilité de nos bronches. Il entraîne une augmentation de la fréquence et de l'intensité des crises d'asthme, ainsi qu’un terrain favorable aux affections pulmonaires chez l'enfant.

Le dioxyde de carbone (CO2), quant à lui, est le premier gaz à effet de serre (GES) responsable du réchauffement climatique. Il se forme surtout par la combustion des énergies fossiles et par la conversion des sols (déforestation, agriculture), et est émis principalement par les secteurs suivants : le transport, l’industrie, l’agriculture et le logement (énergie utilisée pour le chauffage notamment). Rappelons que le CO2 est présent naturellement dans l’atmosphère mais que sa forte augmentation, inhérente aux activités humaines, a provoqué un réchauffement de la Terre inédit depuis 150 ans, et bouleverse ainsi les régimes climatiques à l’échelle mondiale .

Confinement et émissions polluantes : une évolution disparate selon les branches d’activité

Selon l’enquête menée par le cabinet Sia Partners, le ralentissement forcé de l’activité économique aboutit à une baisse générale des rejets en CO2 . Dans le secteur de la production d’énergie par exemple, l’arrêt de sites industriels et la réduction des transports entraînent une baisse substantielle de la consommation de matières fossiles : 40% des émissions quotidiennes de GES sont ainsi évitées ! Seule exception : Sia Partners rapporte une augmentation des rejets en CO2 de 29% chaque jour dans le secteur du logement, résultant notamment de l’augmentation du chauffage et du télétravail.

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L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que la pollution de l’air cause plus de 4 millions de maladies mortelles par an.

L’impact du COVID-19 sur le bilan annuel des émissions de GES dépendra de la durée du confinement et du rythme auquel l’activité économique reprendra son cours. Une reprise trop brutale et excessive pour compenser les pertes économiques pourrait saper les impacts positifs en matière de pollution atmosphérique.

Une reprise progressive des activités économiques tournée vers la transition écologique serait nécessaire afin d’éviter une hausse trop brutale des émissions carbones . Il serait par exemple opportun de maintenir le télétravail lorsque cela est possible. Cette mesure s’avère en effet concluante en termes de pollution de l’air. En Asie, le télétravail reste encore très pratiqué malgré la levée du confinement et assure une reprise en douceur.

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