Tendances saisonnières : sommes-nous en mesure de dire si l’été à venir en France sera caniculaire ?

En ce début de printemps météorologique, les tendances pour la saison suivante commencent à s’affiner. Ainsi, nous pouvons nous faire une idée sur ce que sera l’été en France. La chaleur va-t-elle dominer ? Des canicules vont-elles nous concerner ? Éléments de réponse dans cet article.

Le premier mois de l'été s'annonce plus chaud que la normale sur l'ensemble du territoire (modèle ECMWF).
Le premier mois de l'été s'annonce plus chaud que la normale sur l'ensemble du territoire (modèle ECMWF).

Comme l'année dernière à la même époque, le trimestre juin-juillet-août est vu chaud et sec par les différents modèles saisonniers. Si leur fiabilité n'excède pas 60 % en moyenne tout au long de l’année, c'est pour l'été qu'ils s'avèrent être les plus justes, d'où la probabilité importante de connaître un été chaud. La situation est toutefois différente des années précédentes puisque nous avons vécu un hiver particulièrement humide et ce début de printemps suit le même chemin. L’inquiétude sur le front de la sécheresse est ainsi nettement moins importante en 2024…

Vers un été semblable aux précédents ?

La saison estivale, s’étendant du 1er juin au 31 août en météo, s’annonce donc plus chaude et plus sèche que la normale selon les derniers scénarios. En effet, les modèles de simulation de l’atmosphère utilisés pour établir les tendances à très long terme envisagent des hautes pressions récurrentes entre les Açores et l’Europe centrale. Ce sera particulièrement le cas en juin tandis que l’anticyclone pourrait être un peu plus en retrait en juillet et en août, permettant aux dépressions s'approchant de l'Europe.

Ainsi, le modèle européen, le plus utilisé par les prévisionnistes, prévoit un mois de juin avec un excédent thermique de l’ordre de +1°C. Ce même excédent pourrait atteindre +1,5°C en juillet ainsi qu’au mois d’août. Qui dit chaleur en été, dit aussi soleil. Et qui dit soleil, dit souvent absence de précipitations. Le déficit le plus important est attendu en juillet et en août. Dans la lignée du printemps, le premier mois de l’été pourrait être instable avec des dégradations s’organisant entre le sud-ouest et l’est du pays.

Le temps s'annonce particulièrement sec au cours du mois de juillet selon le modèle européen.
Le temps s'annonce particulièrement sec au cours du mois de juillet selon le modèle européen.

En dehors de ces pluies conditionnées aux orages, les perturbations pluvieuses s’annoncent rares. Rappelons que les précipitations sous orages sont souvent synonymes de cumuls très hétérogènes. L’ensoleillement sera quant à lui excédentaire sur tout le pays.

De la chaleur, et des canicules ?

Si le risque de sécheresse pour cette année est faible, exception faite du Roussillon, l'inquiétude concerne surtout les températures. Alors que plusieurs canicules se sont produites au cours des été précédents, il est fort probable de connaître une situation similaire au cours de l’été 2024. Impossible toutefois à cette échéance de savoir s'il y en aura plusieurs, si elles seront intenses ou étendues et s'il s'agira simplement d'une vague de chaleur classique ou d'une véritable canicule. Ce type de phénomène ne peut être prévu que quelques jours en avance.

Si on tente toutefois d’affiner ce risque, il semble plus marqué pour les mois de juillet et d’août en raison de la possible présence de gouttes froides au large du Portugal. C’est en tous cas ce qui est modélisé à l’heure actuelle. Si ces petites dépressions génèrent de l’instabilité autour d’elles, leur position exacte est déterminante car en étant situées vers la Péninsule ibérique, elles pourront alors jouer le rôle de "pompe à chaleur" en France. Et c’est typiquement dans ce genre de situation que des canicules pourront se produire… À suivre lors des prochaines actualisations !

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