Prévision cyclonique 2021 : vers une saison plus active que la normale

À moins de deux mois du début de la saison cyclonique dans l'Atlantique Nord, les prévisions s'affinent et confirment une activité plus intense que la normale, sans toutefois atteindre le niveau exceptionnel de l'année dernière.

À moins de deux mois du début de la saison cyclonique dans l'Atlantique, une activité plus intense que la normale est annoncée.
À moins de deux mois du début de la saison cyclonique dans l'Atlantique, une activité plus intense que la normale est annoncée.

Si le 1er juin marque officiellement le début de l’été dans l’hémisphère Nord, il est également synonyme de l'entrée dans la saison cyclonique pour la partie septentrionale de l’Atlantique. D'une durée de 6 mois, elle se terminera le 30 novembre 2021. Après une première ébauche de prévisions publiée en décembre dernier par le Consortium sur les risques de tempête tropicale (TSR), c'est à partir du mois d'avril que les centres spécialisés rendent leurs tendances affinées. L’Université d'État du Colorado (CSU) a été la première à les publier la semaine dernière, venant confirmer une activité intense attendue au cours des prochains mois.

Une quinzaine de tempêtes dont 8 ouragans

Selon les travaux de l'équipe dirigée par le Dr Philip Klotzbach, l'activité s'annonce environ 25 % supérieure à la normale établie sur la période 1981-2010. Ainsi, il faut s'attendre à quelque 17 systèmes nommés, c'est-à-dire 17 systèmes atteignant le stade de tempête tropicale quand la normale est de 12. Parmi eux, 8 pourraient atteindre le seuil d'ouragan (normale de 6,4). Sur ces 8 ouragans, 4 seraient majeurs et seraient donc (au moins) de catégorie 3 sur une échelle de 5. En terme de nombre de jours avec la présence d'un système dans la zone Atlantique Nord, l'Université du Colorado annonce 80 jours avec une tempête nommée (moyenne de 59,4 jours) dont 35 jours avec un ouragan (moyenne de 24,2) et 9 jours avec un ouragan de catégorie 3 ou plus (moyenne de 6,2).

Cette saison cyclonique 2021 s'annonce plus active que la normale mais ne devrait toutefois pas atteindre le niveau record de l'année 2020...

Cette nouvelle saison cyclonique s'annonce donc plus active que la normale et intervient après une année 2020 exceptionnelle et même record. Au total, pas moins de 30 tempêtes (vents moyens inférieurs à 120 km/h) avaient été nommées. Parmi lesquelles, 13 avaient atteint le stade de l'ouragan. L'alphabet grec avait ainsi dû être utilisé puisque la liste établie avant le début de la saison comportait seulement 21 noms. La liste qui servira à nommer les systèmes de la prochaine saison est la même que celle de la saison cyclonique 2015 sauf Erika et Joaquin qui ont été remplacés à cause de leurs conséquences majeures. S'il venait à y avoir plus de 21 tempêtes nommées cette année encore, elles seraient alors nommées avec les lettres grecques, comme en 2020.

Ces prévisions doivent néanmoins être prises avec un certain recul car elles continueront d'être affinées jusqu'à l'été tandis que d'autres centres de prévisions publieront leurs études, tels que le Met Office (météo britannique), la NOAA (météo américaine) ou le centre basé sur l'île de La Réunion (Météo-France). Ainsi, l'année dernière, l'Université du Colorado qui prévoyait le 2 avril 16 tempêtes nommées avait réévalué ce nombre à 24 quelques mois plus tard, en prenant en compte notamment les derniers paramètres météorologiques sur la zone.

Le rôle des phénomènes El Niño et La Niña

D'autres éléments sont également pris en compte pour établir ces prévisions. Outre les statistiques des dernières décennies, les phénomènes de courants océaniques dans le Pacifique Est sont également scrupuleusement étudiés. Alors que de faibles conditions de La Niña sont en cours, elles devraient redevenir neutres au cours de cet été. Il semble ensuite peu probable que des conditions El Niño se se produisent pendant la saison des ouragans or elles réduisent généralement l'activité des ouragans dans l'Atlantique.

Par ailleurs, une majeure partie de l'Atlantique subtropical est actuellement plus chaude que la normale avec une température des eaux de surface variant de 27 à 29°C. Or un océan plus chaud que la normale constitue un carburant supplémentaire dans l'évolution des ouragans. Ceux-ci peuvent alors s'avérer plus violents mais aussi augmenter en puissance plus rapidement, à l'image de l'ouragan Delta en octobre 2012 qui est passé en l'espace de 12 heures du stade de simple tempête tropicale en ouragan de catégorie 4/5, du jamais vu.

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