La tempête Miguel va secouer l'ouest vendredi

Après les dégradations orageuses marquées de mardi et mercredi, c'est un autre phénomène qui est suivi de près pour la journée de vendredi avec une tempête qui balayera l'ouest du pays.

Au passage de Miguel, les côtes atlantiques seront balayées par des rafales atteignant 110 à 130 km/h.
Au passage de Miguel, les côtes atlantiques seront balayées par des rafales atteignant 110 à 130 km/h.

Les mois de juin se suivent et se ressemblent... Alors que le début du mois avait été marqué par de nombreux orages et d'importantes inondations dans plusieurs régions l'année dernière, la situation n'est pas vraiment meilleure cette année. L'été météorologique qui avait débuté en fanfare avec un pic de fortes chaleurs samedi 1er et dimanche 2 a, depuis, laissé place à un temps chaotique avec de fréquents orages parfois violents. En fin de semaine, c'est le vent qui fera l'actualité avec l'arrivée d'une véritable tempête vendredi dans les régions de l'ouest où les rafales pourront dépasser les 100 km/h, une situation assez inhabituelle à cette période de l'année qui ne s'est produite que quelques fois par le passé.

Une tempête hivernale en plein mois de juin

L'anticyclone des Açores, trop en retrait par rapport à sa position normale pour un début d'été, permet à des dépressions de circuler et même de se former sur le sud-ouest de l'Europe. C'est ce qui va se passer durant cette journée de jeudi. Une dépression va prendre naissance au large de la Galice. Baptisée Miguel par l'AEMET (l'Agence de l’État de Météorologie espagnole), elle va rapidement se creuser tout en remontant en direction du golfe de Gascogne qu'elle atteindra dans la nuit de jeudi à vendredi. Elle finira par traverser la Bretagne vendredi, c'est à ce moment-là que le vent soufflera en tempête dans les départements situés au sud et à l'est du cœur de la dépression.

Avec une pression particulièrement basse pour un mois de juin (990 hPa), Miguel générera des rafales tempétueuses dans la matinée de vendredi du littoral aquitain jusqu'à la côte charentaise. Elles atteindront 110 à 120 voire 130 km/h sur les îles et caps exposés de l'Atlantique. Entre la mi-journée et le milieu d'après-midi, la zone de vents violents progressera à la fois dans l'intérieur des terres du Poitou-Charentes, du Limousin et jusqu'au sud de la région Centre-Val de Loire mais aussi sur les côtes des Pays-de-la-Loire et de Bretagne. Dans les terres, les vents souffleront souvent autour des 100 voire 110 km/h alors que des pointes à 120 km/h sont à craindre sur le littoral. Fort heureusement, les coefficients de marée resteront modérés (82 et 78) et limiteront ainsi le risque de surcote. En soirée et dans la nuit, les côtes de la Manche seront à leur tour concernées avec des bourrasques allant jusqu'à 110 km/h.

Bien qu'éloignée de la dépression, l'Île-de-France pourra subir des rafales proches de 90 km/h en soirée de vendredi.
Bien qu'éloignée de la dépression, l'Île-de-France pourra subir des rafales proches de 90 km/h en soirée de vendredi.

Des records de vent attendus

Si de puissantes rafales de vent sont possibles à cette période de l'année, elles sont généralement très localisées car elles se produisent sous les orages. Des vents violents générés par une dépression tempétueuse sont fréquents en automne ou en hiver mais beaucoup plus rares en juin. Il faudra d'autant plus s'avérer prudent que le risque de chutes d'arbres sera réel. Étant particulièrement feuillus à cette période de l'année, ils offrent une prise au vent bien plus importante. Vous serez également nombreux à prendre la route dans l'après-midi et la soirée, à l'occasion des départs pour le week-end de Pentecôte.

La situation météo attendue vendredi est donc inhabituelle pour la saison sans être non plus inédite. Par le passé, quelques tempêtes ont touché la France en ce premier mois d'été. La dernière remonte au 10 juin 1993 avec un brutal coup de vent qui toucha la moitié ouest avec des rafales atteignant 140 km/h sur la côte charentaise. Même chose le 7 juin 1987 avec une petite dépression qui se creusa rapidement, générant alors des vents tempétueux dans le sud-ouest avec jusqu'à 126 km/h relevés à Biscarrosse ou encore le 16 juin 1965 avec une tempête non prévue qui balaya toute la moitié nord. Les vents atteignirent alors 155 km/h à Langres et 115 km/h en région parisienne, faisant d'importants dégâts. En 1958, c'est le sud-ouest qui avait été touché par des rafales tempétueuses. A noter que vendredi, Miguel s'accompagnera également de fortes pluies suivies d'averses orageuses dans ces régions de l'ouest.

Vidéos marquantes