Vous allez cueillir des champignons ? Attention aux erreurs en les identifiant !

Les autorités sanitaires ont récemment rappelé que les erreurs d'identification lors de la cueillette des champignons pouvant s'avérer particulièrement dangereuses. Les applications de reconnaissance de champignons sont par ailleurs mises en cause dans de nombreux cas d'intoxications.

Des intoxications de plus en plus nombreuses

L'arrivée de l'automne rime également avec le retour de la haute saison pour la cueillette des champignons. Malheureusement, les cas d'intoxications liées à cette cueillette puis à la consommation des champignons récoltés atteignent également un pic en cette période de l'année.

En effet, si 500 intoxications consécutives à la consommation de champignons ont été recensées par les centres antipoisons en France depuis le 1er juillet, une nette augmentation des cas est observée depuis le début du mois de septembre et un pic devrait être atteint durant ce mois d'octobre, de façon similaire aux années précédentes.

Si les intoxications peuvent être causées par des champignons en mauvais état, mal conservés, mal lavés, pas assez cuits ou simplement consommés en trop grande quantité, il est d'autant plus dangereux de confondre une espèce comestible avec une espèce toxique. Or, les applications de reconnaissance des champignons, de plus en plus utilisées, favorisent la survenue de ces erreurs avec parfois de graves conséquences.

Par exemple, les clitocybes de l'olivier, un champignon très toxique qui pousse en touffes sur les bois morts peut être confondu avec des girolles ou des chanterelles. Si ces dernières sont inoffensives, les clitocybes de l'olivier peuvent au contraire entraîner des troubles digestifs sévères (douleurs, nausées, vomissements, diarrhées, déshydratation, …). En 2024, la consommation accidentelle de ces champignons fut d'ailleurs la cause d'intoxication la plus fréquente selon l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses).

Des précautions doivent être prises

Néanmoins, les cas les plus graves d'intoxication concernent l'amanite phalloïde. Ce champignon ressemble en effet à de nombreuses espèces comestibles comme par exemple les coulemelles. Or, si celle-ci est consommée, elle peut causer des hépatites parfois mortelles. L'amanite phalloïde, ou Calice de la mort, est d'ailleurs responsable de la majorité des empoisonnements mortels causés par des champignons à travers le monde.

Les applications mobiles dédiées ne sont ainsi pas un recours de confiance en raison du risque élevées d'erreurs dans l'identification des champignons. Si vous avez le moindre doute sur votre cueillette, mieux vaut ne pas prendre de risques et appliquer quelques mesures simples, mais qui pourront vous sauver la vie ou au moins vous éviter un moment difficile.

Cueillez uniquement les champignons en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau). Ne cueillez que les champignons que vous connaissez parfaitement. Déposez les champignons en séparant bien les différentes espèces, dans une caisse ou un carton de préférence (les sacs plastique accélèrent le pourrissement).

Conservez les champignons en évitant les contacts avec d'autres aliments et consommez-les dans les deux jours. Pensez à les cuire au moins une vingtaine de minutes et surtout, ne donnez jamais de champignons cueillis à de jeunes enfants, une intoxication pouvant avoir de bien plus lourdes conséquences pour eux.

Dans tous les cas, si vous avez le moindre doute sur votre récolte, faites la contrôler par un spécialiste, un pharmacien, une association ou une société de mycologie, un geste qui ne vous coûtera rien mais qui pourra s'avérer salvateur. Enfin, pensez à photographier votre cueillette avant cuisson en séparant bien les espèces, la photo en question pourra être très utile au centre anti-poison pour décider du traitement adéquat si vous tombez malade.

Référence de l'article :

Se fier aux applis pour identifier les champignons cueillis dans les bois est risqué, rappellent les autorités sanitaires, Geo et AFP, 03/10/2025