Faut-il vraiment éviter de boire pendant un repas ? Pas vraiment, selon les scientifiques
Une idée reçue persiste. Lorsque l’on mange, est-ce mauvais de boire en même temps ? Pas vraiment. En revanche, il faut être attentif au type de boisson que l’on choisit et à la température de cette dernière.

Boire ou manger, faut-il choisir ? Apparemment, non. Il semblerait que le mythe affirmant qu’il faut éviter de boire durant les repas ne soit pas réellement fondé. Steven Le Feunteun, biologiste à l’Institut national de recherches pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE), à Paris, explique que « l’estomac met beaucoup de temps à se vider, et ensuite, la digestion se continue dans l’intestin grêle. Il y a bien un moment dans la journée où il faut qu’on boive. S’il fallait attendre d’avoir fini de digérer, on boirait la nuit. »
Prendre en compte le type de boisson et sa température
« Évidemment, si on buvait 10 fois plus d’eau, ça poserait problème. Mais normalement, on boit 1 ou 2 litres de liquide dans la journée, alors il n’y a presque pas d’impact » assure le scientifique. En réalité, ce dont il faut surtout tenir compte, c’est la température de la boisson et la boisson en elle-même. Est-ce de l’eau ? Du thé ? De l’alcool ? Tout cela compte. En une journée, ce sont en moyenne plus de cinq litres de sécrétions digestives que nous fabriquons, d’où l’importance de boire régulièrement.
Pour les personnes ayant des pathologies, les choses sont un peu différentes
Les boissons chaudes, comme le thé, améliorent la digestion. Les boissons acides diminuent la glycémie. Quant aux boissons alcoolisées, notamment le vin rouge, il semblerait que les phénols présents puissent améliorer la digestion des protéines animales, à condition d’en boire avec une grande modération. « Prendre un verre de vin rouge avec de la viande aide à la digestion, mais en prendre davantage est nuisible » assure David Tagliazucchi, biologiste de l’Université de Modène, en Italie.
Mais alors, quel type de boisson doit être consommée avec les aliments que nous ingurgitons ? Selon les pays et les coutumes, chacun a ses petites habitudes. Le burger-frites et soda, le vin et fromage, le café et croissant. Mais lorsque certaines pathologies sont présentes, les cartes sont rebattues. Les personnes ayant des pancréatites aiguës doivent être particulièrement vigilantes, car boire en mangeant n’est pas toujours une bonne idée.

Steven Le Feunteun décrit notre organe. « Notre tube digestif est très performant au niveau de la conversion des aliments en nutriments. La conversion atteint 90 %. Par contre, on s’est rendu compte ces dernières années que la cinétique digestive a un impact direct sur notre métabolisme ». La cinétique digestive, c’est la science qui concerne la rapidité avec laquelle nous digérons nos aliments.
Même son de cloche pour les personnes diabétiques. « On sait par exemple que les sucres rapides, par exemple dans les liquides sucrés, vont plus directement dans notre sang et nos organes que les sucres lents, comme le pain et les pâtes. Ça peut poser problème pour les organes et pour les diabétiques », affirme le biologiste français. Il pointe également du doigt les produits particulièrement transformés, qui augmentent considérablement le nombre de calories et qui n’apportent rien en termes de nutrition. Ceux-là sont à éviter un maximum.