Pourquoi ces plantes sont-elles interdites dans certains pays (... ou devraient l'être) ?

    On les croit inoffensives, décoratives ou médicinales. Pourtant, certaines plantes sont jugées si dangereuses qu’elles sont interdites, surveillées ou bannies dans plusieurs pays du monde.

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    Ici la belladone. 1 à 5 baies suffisent à tuer un enfant et 5 à 10 baies pour une personne adulte.

    À part les champignons (tout le monde sait que certains peuvent être toxiques voire mortels quand on ne sait pas les reconnaître), personne ne se méfie vraiment des plantes ou des fleurs, jugées plus souvent inoffensives et même admirer pour leur esthétisme.

    Pourtant, certaines d’entre elles sont jugées si dangereuses qu’elles sont interdites, réglementées ou étroitement surveillées dans plusieurs pays. Toxicité, effets psychotropes, risques sanitaires ou déséquilibres écologiques : le monde végétal possède aussi son côté sombre.

    Trop dangereuse pour l'homme...

    Certaines interdictions sont liées à une toxicité extrême. La belladone, par exemple, était utilisée à la Renaissance pour dilater les pupilles, avant que l’on comprenne que quelques baies suffisent à provoquer hallucinations, paralysie et mort à cause de sa teneur en atropine. Aujourd’hui encore, sa vente est strictement encadrée dans plusieurs pays européens car quelques baies suffisent à tuer un enfant.

    Le ricin est un autre cas emblématique. Connue pour les bienfaits de son huile notamment sur le cuir chevelu, cette plante est en réalité toxique. Cultivé comme plante ornementale, il contient une toxine si puissante qu’elle a été utilisée dans des affaires d’empoisonnement célèbres, notamment pendant la Guerre froide. Sa culture est surveillée, voire découragée.

    D’autres plantes sont interdites non pas pour ce qu’elles font au corps, mais pour leurs effets sur l’esprit. La datura, par exemple, ne provoque pas de simples hallucinations : elle plonge les personnes intoxiquées dans un état de délire total, où elles ne distinguent plus le réel de l’imaginaire. Les services d’urgence rapportent régulièrement des cas d’intoxications graves liées à cette plante encore présente dans certains jardins.

    La salvia divinorum, utilisée traditionnellement dans des rituels chamaniques, est interdite dans plusieurs pays européens à cause de ses effets dissociatifs brutaux et imprévisibles, parfois comparés à une “déconnexion totale de la réalité”.

    Des plantes qui tuent la nature ?

    Les victimes des plantes ne sont pas toujours les humains ou les animaux mais aussi les autres plantes ! Une seule plante exotique importée peut bouleverser l'écosystème d'une région entière. C'est pourquoi il est interdit de voyager avec des végétaux ou des graines entre certains pays.

    En effet, certaines plantes sont interdites non pour leur toxicité, mais parce qu’elles détruisent les écosystèmes. La renouée du Japon, par exemple, peut fissurer le béton, étouffer les plantes locales et rendre des terrains invendables. Au Royaume-Uni, sa présence doit obligatoirement être déclarée lors d’une vente immobilière.

    La jacinthe d’eau, quant à elle, a envahi des fleuves entiers en Afrique et en Amérique du Sud, bloquant la navigation et privant l’eau d’oxygène. Dans plusieurs pays, sa détention est désormais illégale. Plus récemment en France, ce sont les tiges de pampa qui étaient dans le viseur des autorités. Car un seul spécimen peut répandre jusqu'à 10 millions de graines jusqu'à 25 km alentour !

    Certaines plantes sont dangereuses par nature, d’autres le deviennent à cause de l’usage humain ou de leur déplacement hors de leur environnement d’origine. Ce qui est certain, c’est que le monde végétal n’est pas aussi inoffensif qu’il en a l’air et que certaines plantes, belles ou banales en apparence, méritent peut-être plus de vigilance que d’admiration.