Insolite : les astronomes se seraient-ils trompés sur Uranus et Neptune ?
Selon une récente étude scientifique, la composition des planètes Uranus et Neptune pourrait bien être différente de ce qui était admis jusqu'ici, remettant en question leur classification de "géantes de glaces".

La classification des planètes Uranus et Neptune comme « géantes de glaces » pourrait être erronée selon certains nouveaux modèles physiques. En effet, il se pourrait bien que ces planètes soient plutôt composées de roches !
Une classification qui fait encore débat
Nous avons toujours appris à classifier les 8 planètes du Système Solaire de la même façon. En premier viennent les planètes telluriques ou rocheuses, à savoir Mercure, Vénus, la Terre et Mars, puis viennent les planètes gazeuses, à savoir Jupiter, Saturne, Uranus et Neptune.
En effet, Uranus et Neptune ne sont pas principalement composées d'hydrogène et d'hélium comme leurs voisines, mais plutôt d'éléments volatils comme le méthane, l'ammoniac et l'eau, des matériaux qui sont appelés « glaces » en astrophysique, quel que soit leur état.
Si la composition des planètes rocheuses et des géantes gazeuses est aujourd'hui bien établie, la classification d'Uranus et Neptune fait encore débat, et ce depuis de nombreuses années. Déjà dans les années 1980, l'idée commençant à s'imposer que ces deux planètes n'étaient pas si semblables à Jupiter et Saturne mais c'est néanmoins le survol de la sonde Voyager 2 en 1986 et 1989 non loin de ces planètes lointaines qui contribue à revoir leur classification en géantes de glaces.
Uranus And Neptune Might Be Rock Giantshttps://t.co/U3qY7RIdzF #astrobiology #astrogeology pic.twitter.com/vAvB6WE3M9
— Astrobiology (@astrobiology) December 10, 2025
Depuis, cette classification fait régulièrement débat auprès des astronomes. Si beaucoup acceptent cette classification, d'autres pensent que ces deux planètes bleues très lointaines de la Terre pourraient très bien présenter un noyau rocheux massif au lieu d'un cœur de glaces. C'est d'ailleurs ce qu'avancent une planétologue et un astrophysicien dans une étude publiée récemment dans la revue Astronomy & Astrophysics.
Des géantes rocheuses ?
Comme le précisent les auteurs de l'étude en question, la classification actuelle repose sur des hypothèses rigides et des profils simplifiés. Or, les modèles physiques utilisés dans cette étude prennent de larges gammes de structures internes possibles pour ces deux planètes lointaines, à la fois dominés par la roche et l'eau.
D'après les résultats obtenus, les modèles utilisés dans cette étude expliquent particulièrement bien les champs magnétiques très particuliers, ni dipolaires, ni axisymétriques, de ces deux géantes lointaines, et ce par la présence d'eau ionique en convection vers la surface. Également, la masse légèrement supérieure de Neptune se justifie par une fraction d'hydrogène/hélium plus élevée chez Uranus, et ce alors que son rayon est plus grand.
Ainsi, même si les chercheurs n'affirment pas que leur modèle de cœurs rocheux pour Uranus et Neptune est le plus plausible et que ces planètes ne sont pas des géantes de glace, leurs résultats remettent dans tous les cas en question la classification conventionnelle de ces deux planètes.
Cette nouvelle approche pourrait ainsi permettre de mieux connaître notre Système solaire. Par exemple, les modèles physiques utilisés dans cette étude pourraient permettre de mieux comprendre pourquoi ce dernier ne possède aucune planète dont la masse est comprise entre celle de la Terre et celle de Neptune, ces Superterres pourtant retrouvées dans de nombreux autres systèmes stellaires lointains.
Référence de l'article :
Révolution dans le Système solaire : Uranus et Neptune seraient-elles rocheuses et non glacées ?, Les Numériques (12/12/2025), Brice Haziza